ENVIRONNEMENT. Selon l'Observatoire du loup, qui est sûr de sa présence, un ou des spécimens isolés auraient été aperçus en Ile-de-France. Mais, pour l'instant, pas de preuve !
Il est là.C'est la certitude de l'Observatoire du loup, une association qui rassemble une quinzaine de spécialistes (géographes, biologistes...). Son président, Jean-Luc Valérie, auteur du livre « le Retour du loup en Lorraine » (2010), est formel : « Le loup est aux portes de Paris. » Sur son site, cette association met régulièrement à jour une cartographie de la présence de l'animal en France, avec des seuils d'alerte correspondant à un code couleurs. Le Val-d'Oise, qui pourrait être traversé par un loup venu de la Marne, vient d'être placé « sous surveillance », comme les Hauts-de-Seine. Ce seuil renvoie à une « présence aléatoire possible » du loup.
En balade entre Rambouillet et Limours
En octobre, les Yvelines et l'Essonne ont viré au rouge, comme la Seine-et-Marne quelques semaines plus tôt. Ils sont « sous dispersion », le seuil supérieur, selon l'Observatoire. C'est-à-dire que le loup y est « en phase de dispersion, avant de s'y établir».
Le loup « repéré » dans les Yvelines et l'Essonne serait originaire de l'Yonne et se promènerait entre Rambouillet et Limours. « Je suis catégorique, martèle Jean-Luc Valérie. Nous ne modifions la carte que lorsque nous avons regroupé suffisamment de données concordantes, issues d'observations de terrain et de témoignages. » Comme celui d'un internaute des Yvelines, qui affirme avoir « observé un spécimen de loup gris entre Rambouillet, Auffargis et Cernay-la-Ville durant les Saints de glace 2016».
« Prudence », tempère Olivier Guder, animateur en Ile-de-France de Ferus, l'association nationale pour la conservation de l'ours, du loup et du lynx. « Deux races de chiens, le chien-loup de Saarloos et le chien de Tchécoslovaquie, lui ressemblent beaucoup. Les observations visuelles n'apportent rien de crédible, estime-t-il. La présence du loup en Ile-de-France n'est pas impossible, mais elle n'est pas avérée. La génétique est l'unique critère fiable. »
L'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) est le seul organisme habilité à fournir une validation officielle. « Nous accordons peu de crédit au barème de l'Observatoire du loup, commente Cédric Bailleux, adjoint au chef de service Ile-de-France de l'ONCFS. Nous n'affirmons rien tant que la génétique n'a pas fait parler les excréments ou les poils collectés sur le terrain. Nous n'en sommes pas à ce stade en Ile-de-France. »
« Omerta ! Déni ! » s'étrangle Jean-Luc Valérie. « L'ONCFS a toujours un an de retard. Parce que, faute de budget, ils n'ont pas les moyens de faire les tests génétiques, affirme-t-il. Pour que tout le monde puisse cohabiter, il faut communiquer. Et donner les moyens aux éleveurs de se protéger. Sinon, ça dégénère et on flingue du loup à tout-va. » Selon ce spécialiste, le loup, qui parcourt entre 20 et 60 km par jour, a besoin de gibier — « un lapin peut suffire » — et de zones « pas trop urbanisées » pour pouvoir « abaisser sa vigilance et se reposer ». Dès lors, il peut s'installer « en l'espace de dix-huit mois ». « C'est assurément ce qui va se passer en Ile-de-France », prédit l'Observatoire du loup.
Jean-Robert Chailan a écrit:
«Un animal craintif»
Jean-Robert Chailan, président des lieutenants de louveterie du Val-d'Oise
Entre scepticisme et étonnement, le Val-d'Oise attend son loup. Le département est le dernier en date à avoir été classé « sous surveillance » sur la carte de l'Observatoire du loup. Le 26 novembre, l'organisme a passé le territoire en vert, signifiant qu'une « présence aléatoire du canidé est possible ». L'animal viendrait de la Marne. « Il y a des gens qui en auraient vu en forêt de Chantilly », commente Jean-Robert Chailan, président des lieutenants de louveterie du Val-d'Oise, qui est chargée de veiller à la régulation de certaines espèces et au maintien de l'équilibre de la faune sauvage.
Mais ce spécialiste ne prend pas les annonces de l'Observatoire très au sérieux. « Les loups qui s'approchent de la capitale, c'est une vieille rengaine. Tout le monde en voit, sauf les gardes-chasses. Je n'y crois pas du tout. La région parisienne est beaucoup trop urbanisée, le loup est un animal craintif. »
La nouvelle ne semble pas inquiéter les éleveurs. « Je croyais que les loups, c'était une affaire classée ! » s'étonne Pascale Ferry, dont certaines des vaches laitières sont au pré à Haravilliers. « S'ils passaient par là, ils pourraient provoquer des mouvements de peur dans le troupeau. Cela arrive déjà, on retrouve des barrières cassées sans trop savoir pourquoi. » Pascale Ferry voit plutôt d'un bon oeil l'éventuel retour du canidé. « Ce n'est pas forcément un mauvais signe, du point de vue de la biodiversité. Et puis nous, agriculteurs, sommes en demande de régulation. Nous avons d'importants épisodes de dégâts de gibier sur nos cultures chaque année. La chasse pratiquée par le loup a son utilité. »
Peur je ne sais pas . Oui bien sur un loup est dangereux donc ça fait peur mais s'il se rapproche ainsi c'est qu'il y a des soucis écologique je pense et qu'il n'arrive plus à survivre dans son milieu naturel ? je ne sais pas je n'y connais pas grand chose mais c'est cà qui me vient à l'esprit en apprenant cette nouvelle