Un détenu, ancien lieutenant de Ben Laden et cerveau de l'attentat de Djerba en 2002, a violemment agressé trois surveillants en les blessant à la tête, à la carotide et à la poitrine. Les faits se sont déroulés à la prison de Vendin-le-Vieil, là où doit être incarcéré temporairement Salah Abdeslam lors de son procès en Belgique prévu au mois de février.
Ils veulent faire part de leur colère. Après l'agression de trois surveillants pénitentiaires à la prison de Vendin-le-Vieil, leurs collègues débrayent ce vendredi matin et se rassemblent devant l'établissement pour protester contre le manque de moyens et des décisions de l'administration qu'ils jugent incompréhensibles. Ce mouvement est d'autant plus symbolique que de nombreux détenus pour terrorisme sont incarcérés dans ce centre pénitentiaire. Les surveillants de Fleury-Mérogis se sont joints à ce ras-le-bol.
L'agresseur des gardiens de la prison de Vendin-le-Vieil est un ancien lieutenant de Ben Laden
Christian Ganczarski, qui a agressé ce jeudi trois surveillants de la prison de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais, entraînant la saisine du parquet antiterroriste, est une figure bien connue du terrorisme islamiste. Il est considéré comme le cerveau de l'attentat de Djerba, en Tunisie, le 11 avril 2002 contre une synagogue, une attaque terroriste pour laquelle il a été condamné en 2009 à 18 ans de réclusion criminelle, qui l'a envoyé derrière ces barreaux. Christian Ganczarski avait été en contact téléphonique avec l'un des kamikazes peu avant qu'il ne déclenche sa bombe.
Dans la foulée de l'agression, le détenu a été placé en garde à vue pour tentatives d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste.
Le directeur de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) a demandé à être "relevé de son commandement" après l'agression à l'arme blanche jeudi de trois gardiens par l'islamiste allemand Christian Ganczarski, a appris l'Agence France-Presse (AFP) ce lundi auprès de la direction interrégionale de l'administration pénitentiaire.
"Il m'a indiqué que compte tenu de la situation, les conditions ne lui paraissaient plus réunies pour qu'il puisse diriger l'établissement avec sérénité. En conséquent, il (Richard Bauer) demandait à être relevé de son commandement sur Vendin-le-Vieil", a indiqué Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires, alors que des opérations de blocage des prisons à l'appel de syndicats de surveillants, dont celle de Vendin, étaient en cours.
Agression de Vendin-le-Vieil: les syndicats appellent à reconduire les blocages des prisons ce mardi
Après l'agression de trois surveillants à la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, jeudi par un détenu islamiste, les syndicats pénitentiaires ont appelé à un nouveau blocage des prisons. Nicole Belloubet, ministre de la Justice, sera quant à elle ce mardi à 9h à la prison de Vendin-le-Vieil. Trois syndicats de personnel pénitientiaire, l'Ufap-Unsa Justice (majoritaire), la CGT et FO, ont appelé à reconduire mardi le mouvement national de blocage des prisons lancé lundi après l'agression de surveillants à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais.
Réunies lundi après-midi, les trois organisations n'ont toutefois pas réussi à s'entendre sur des revendications communes, Force Ouvrière souhaitant inclure des demandes sur les salaires et les statuts des personnels pénitentiaires alors que les deux autres veulent d'abord se concentrer sur les questions de sécurité.