Sans avoir même consulté d'autres sources de média sur cette affaire, la simple vue de cette photo appelle la remarque suivante.
Venant de la droite, le bateau blanc "Cotuna" était prioritaire.
Venant de la gauche, le grand bateau n'était pas prioritaire et devait manoeuvrer pour adapter sa trajectoire afin de laisser passer le bateau blanc prioritaire.
Si la règle parait simple, il convient de se souvenir qu'une autre règle peut s'appliquer aussi : le plus petit laisse la priorité au plus gros car ce dernier est moins manoeuvrant que le premier. Cette deuxième règle s'applique lorsqu'il y a une différence très importante entre les deux bateaux : par exemple un yacht de moins de vingt mètres de long par rapport à un gros cargo ou tanker. Là, il s'agit de deux navires marchands de fort tonnage. Lors de leur rapprochement, il n'est pas possible d'estimer la taille de l'un ou de l'autre par une simple image radar (deux spots lumineux sur l'écran). Et lorsque la visibilité est suffisante pour se rendre compte de la taille "de l'autre", il est trop tard car les tonnages énormes de chacun empêchent ces deux bateaux de manœuvrer à temps pour s'éviter. Reste alors une autre solution qui consisterait à stopper les machines, voire "à battre en arrière" pour tenter de s'arrêter avant la collision. Pour la même raison de tonnages trop importants, cette dernière hypothèse n'est pas réalisable non plus.
Et si l'on tient compte aussi des facteurs humains, et donc de la notion de rentabilité qui nécessite d'aller le plus vite possible selon la trajectoire la plus rectiligne possible et donc la plus courte, chacun essaiera de rester sur sa trajectoire en "forçant" l'autre à manœuvre pour éviter une collision.
Dans le cas que nous voyons sur cette photo, il y a fort à parier que le Capitaine du bateau qui s'est fait rentrer dedans sur son tribord verra sa responsabilité engagée pour ne pas avoir respecté la priorité à droite de l'autre bateau (le blanc). Mais il aura peut-être des circonstances atténuantes eu égard au manque de manoeuvrabilité de son bateau du fait de son fort tonnage.
Objectivement, s'ils avaient anticipé dès leur apparition sur leurs radars respectifs, ils auraient pu manœuvrer et s'éviter.
Dernière hypothèse… Sur l'un des deux bateaux (ou les deux), la veille radar ou/et visuelle n'était pas assurée, le bateau navigant sous pilote automatique selon les paramètres introduits préalablement dans le système informatique de navigation. Cela s'est déjà vu… avec les mêmes conséquences !
Pourvu que leur pollution ne vienne pas ternir notre "île de beauté" !