Si l'espacement des annonces sur le chômage permet au gouvernement de ne pas subir les conséquences de mauvaises statistiques, l'absence de résultat et l'attitude du président de la République à l'endroit des sans emploi remettent cette question épineuse sur le devant de la scène. Il s'agissait déjà d'une chaîne au pied du gouvernement lors du quinquennat de François Hollande. Le président de la République, liant la réussite de son mandat à "l'inversion de la courbe du chômage", avait condamné ses ministres du Travail successifs - Michel Sapin, François Rebsamen et Myriam El Khomri - au supplice de Sisyphe: venir chaque mois présenter devant la presse les statistiques d'un marché de l'emploi toujours aussi fragile. Un temps éclipsée par la cadence des réformes et les promesses de changement du "nouveau monde" macroniste, l'hydre du chômage de masse revient tourmenter le gouvernement.
La périodicité des annonces a beau changer, après 18 mois à la tête du pays, et malgré une réforme du code du Travail censé "libérer" les entrepreneurs, la copie de l'exécutif sur le chômage n'est pas à la hauteur de ses ambitions malgré un solde positif depuis mai 2017.
Eh ouais.... c'est pas parce qu'on change la périodicité de l'annonce des chiffres du chômage que le problème disparaît comme ça par magie... Et ce n'est pas en étant méprisant face aux chômeurs que cela changera quelque chose non plus...
Le précédent gouvernement s'est cassé les dents sur ce problème et pour le moment, c'est guère mieux pour celui-ci....