Epinal. L’amour pour leur enfant a été bien plus fort que la loi (notre édition du 9 juillet 2015). Sabrina Dietsch, 22 ans, et Yoan Bombarde, 26 ans, un couple demeurant à Rambervillers, dans les Vosges, ont récupéré de force leur enfant lors d’un droit de visite médiatisé. Des visites de deux heures qui se déroulaient dans les locaux de la DVIS de Rambervillers, en présence d’une tierce personne à raison de deux à trois fois par mois. Hier, la petite Louna, atteinte d’un angiœdème héréditaire a retrouvé son foyer.
« Aujourd’hui (lire hier jeudi) à 15 h nous avons récupéré Louna », a déclaré un papa au comble du bonheur. Il n’y a pas eu de conflit. Cela fait maintenant deux mois que nous avons été relaxés mais rien n’avait bougé. L’acharnement continue. On avait demandé un aménagement des droits de visite à notre domicile, le tribunal ainsi que les services sociaux ont refusé. » Les parents de Louna assurent que leur geste a été spontané et « non prémédité ».
L’angiœdème héréditaire est une maladie génétique rare qui se manifeste pas des gonflements et des rougeurs visibles sur différentes parties du corps, pouvant laisser penser à des ecchymoses. Louna, qui fêtera ses 4 ans en octobre, n’a pas échappé au syndrome transmis par sa maman qui en souffre depuis son enfance. Louna n’avait alors que trois mois lorsque les premiers symptômes sont apparus. Le couple habitait alors dans la périphérie de Nancy et a amené leur petite fille à l’hôpital. Les marques visibles sur le corps du bébé ont paru suspectes aux médecins qui ont signalé des faits de maltraitance à la Justice. Le corps médical a exclu l’hypothèse de la maladie. Les expertises successives ont mis les parents en cause les privant de la garde de Louna. C’est finalement un pédiatre de l’hôpital de Grenoble, dans son rapport, qui innocentera les jeunes parents. Une innocence reconnue par le tribunal correctionnel de Nancy en juin dernier, trois ans après une bataille acharnée. « Prêts à déplacer des montagnes » « On ne nous la reprendra pas »
« Avec cette histoire, la santé de ma compagne se dégrade de jour en jour. Je voulais que notre fille soit de retour le plus vite possible », ajoute Yoan Bombarde. « Ça fait trois ans et demi qu’on nous trimballe, qu’on patiente, qu’on dit oui à tout ce que l’on nous demande. Maintenant, on dit stop à l’acharnement. »
Les parents « prêts à déplacer des montagnes » avouent être passés « par des étapes difficiles » et ont aucunement « la volonté de nuire à qui que ce soit ».
L’attente de ces deux mois est devenue insupportable pour les parents. A bout de force, le couple rambuvetais a donc décidé, hier, de se mettre en travers de la route de la Justice et de ramener la fillette à la maison. « On nous a privés des premiers mots et des premiers pas de notre fille et tant qu’elle ne sera pas de retour chez nous, l’histoire ne sera pas finie », déclarait la maman début juillet. L’épilogue de ce dossier est-il définitivement clos aujourd’hui ? « Qu’on nous rende une bonne fois pour toutes notre fille. Une chose est sûre, on ne nous la reprendra pas », conclut Yoan Bombarde.