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J'aime beaucoup les îles, je vous l'ai déjà dit, les îles bretonnes ne sont pas forcément les plus belles mais c'est celles que je connais le mieux. J'ai un petit faible pour Sein, Molène et Ouessant, je ne sais pas pourquoi, peut être parce que leur accès est plus difficile qu'ailleurs et lorsqu'on y accoste on a sans doute un petit sentiment de fierté, surtout lorsqu'on est arrivé par ses propres moyens. Je pourrais vous en parler longuement mais je crains d'ennuyer les lecteurs. Je vais quand même vous parler de cuisine, pas de recettes je ne suis pas un spécialiste mais d'un plat qui se faisait et qui se refait à Ouessant c'est le ragoût dans la motte. Le ragoût de mouton bien sûr, il y en plein de moutons à Ouessant. Autrefois l'absence de bois sur l'île a obligé ses habitants à trouver d'autres combustibles: les fougères sèches, l’ajonc cultivé, les troncs de choux à vaches, le tronc des grosses algues, le petit goémon et les galettes de bouse de vache séchées. Les marmites en fonte étaient posées sur les braises et contenaient des pommes de terre et du poisson séché, la soupe, un ragoût de bernicles. Pour cuire le traditionnel ragoût de mouton on mettait la marmite avec son couvercle bien fermé par du fil de fer dans des mottes séchées. Ces mottes se consumaient lentement et ce plat mignotait et avait quelques heures plus tard une saveur fumée.
Ce mode de cuisson a disparu avec l'arrivée sur l'île des cuisinières au gaz. pendant plus d'une génération plus personne n'a fait de ragoût sous la motte mais ce plat du pauvre est devenu un plat de riche, le prélèvement des motte sur la lande bien qu'interdit à obtenu des dérogations au nom de la tradition.
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