C'était il y a 75 ans... Le matin du 7 décembre 1941, l'empire japonais attaque la base américaine de Pearl Harbor, faisant près de 2 500 morts. L'attaque-surprise déclenche l'entrée en guerre des États-Unis et transforme le visage de la Seconde Guerre mondiale. Soixante-quinze ans plus tard, le raid reste comme l'un des plus efficaces de l'histoire militaire. Et pourtant, la bataille aurait pu être plus difficile à remporter pour les Japonais si les Américains avaient fait le lien entre plusieurs éléments intervenus quelques heures avant l'attaque. Retour en 1941...
Le 7 décembre 1941, vers 4 heures du matin, un dragueur de mines américain repère un périscope à l'entrée du chenal de Pearl Harbor et avertit un contre-torpilleur, qui ne retrouve pas sa trace. C'était en réalité un sous-marin de poche envoyé par les Japonais pour confirmer la position des cibles prioritaires dans la rade. Sans plus d'informations, l'incident est « classé ». Les Japonais apprennent via leurs hommes envoyés en reconnaissance qu'aucun porte-avions n'est présent : une grosse déception pour eux. D'autant plus que, sur ce point, ce sont les Japonais qui jouent de malchance : le porte-avions géant USS Enterprise, fer de lance de la flotte du Pacifique, est retardé par le mauvais temps, mais aurait dû être présent...
« Ne vous inquiétez pas »
Quelques heures plus tard, un autre périscope est repéré dans la rade, il s'agit de nouveau d'un sous-marin de poche japonais. Mais, cette fois, l'US Navy traque et coule l'intrus. Mal informé de la gravité de l'incident, le poste de commandement pense à une fausse alerte et ne s'inquiète pas. Le navire américain est obligé d'envoyer un second message pour insister. Un peu plus tard, une barque pénètre dans la zone interdite. Cela arrive de temps en temps, mais, cette fois, l'embarcation se « rend » avec un drapeau blanc. Les marins américains sont stupéfaits : ils ne sont pourtant pas en guerre !
Dans le même temps, postés sur les hauteurs de l'île, des soldats américains testent un système de détection révolutionnaire : le radar. À l'aube, ils voient une ombre suspecte sur leur écran et concluent à une formation très importante d'appareils s'approchant de l'île. Ils viennent de repérer, sans vraiment le comprendre, les 180 appareils de la première vague japonaise. Ils transmettent l'information à leur supérieur, mais ce dernier ne juge pas utile de prendre en compte l'information : il estime qu'il s'agit d'une erreur de lecture. Les radars sont encore mal connus. De plus, étant rattaché à l'armée de terre, l'officier n'est pas au courant des incidents navals qui viennent d'avoir lieu. Constatant que les points suspects se rapprochent et sont très nombreux, le soldat en poste sur le radar demande à parler d'urgence à son chef, qui lui répond simplement « ne vous inquiétez pas » en lui expliquant qu'une formation de 12 bombardiers américains est attendue en provenance de Californie.