Nous sommes en 1832. Les 5 et 6 juin ont lieu les journées insurrectionnelles qui inspireront Victor Hugo dans Les Misérables. Les obsèques du général républicain Lamarque se transforment en manifestations et en protestation contre un régime qui a déçu. La monarchie de Juillet n’a pas tenu ses promesses ; deux ans à peine après l’épisode révolutionnaire, le pouvoir de Louis-Philippe est déjà devenu autoritaire – l’insurrection est réprimée dans le sang. Mais le régime est aux abois. Il se sent menacé de toutes parts, et notamment dans la presse satirique qui le harcèle de sa critique. Le Figaro est alors de ces journaux-là, de ceux qui pratiquent l’insolence politique à l’égard du gouvernement et revendiquent allègrement la liberté de pensée sans laquelle, on le sait, « il n’est point d’éloge flatteur ».