Longtemps, l’île de Pâques a été terre de mystère. Comment une civilisation avait-elle pu dresser des géants de pierre – les moaï – sur ces 160 km2 perdus au milieu du Pacifique et fouettés par les rafales, avant de sombrer brusquement ?
Les premiers occupants de l’île, venus de Polynésie, auraient débarqué là entre le ve et le ixesiècle. Ils bâtirent une société prospère. Or, avant même l’arrivée des premiers Occidentaux, en 1722, la civilisation pascuane était déjà sur le déclin. Lors d’une escale, en 1774, le navigateur britannique James Cook nota dans son carnet de bord : « Quasiment aucune autre île en mer offre moins de possibilités de se restaurer et de commodités pour la navigation. » Et de décrire une lande aride, ponctuée de maigres buissons. Les travaux des archéologues Catherine et Michel Orliac, chercheurs au CNRS, ont pourtant montré que les premiers habitants de l’île, les Rapanuis, y avaient trouvé une forêt tropicale de palmiers géants, d’acacias et de banians.