La France veut consacrer près de 300 milliards d'euros à sa défense en sept ans
Régénérer les hommes et les équipements, durement sollicités, tout en tâchant de préparer l'avenir : telle est l'ambition du nouveau projet de loi de programmation militaire (LPM) français, qui prévoit de consacrer 295 milliards d'euros à la défense entre 2019 et 2025.
Objectif de cet "effort budgétaire inédit", selon les propos du président français Emmanuel Macron : porter les dépenses de défense de la France à 2 % du PIB en 2025, selon cette LPM qui sera présenté jeudi en conseil des ministres et dont l'AFP a obtenu les détails. Le budget des armées, de 34,2 milliards d'euros en 2018, va bénéficier d'une hausse de 1,7 milliard d'euros par an jusqu'en 2022, avant des "marches" de 3 milliards par an à partir de 2023... Soit après la prochaine élection présidentielle. Cette trajectoire budgétaire ascendante contraste avec les réductions d'effectifs et les tensions financières endurées pendant plus d'une décennie par l'institution militaire, avant un redressement amorcé dans la foulée des attentats de 2015. "Les précédentes LPM demandaient des efforts aux armées. Cette fois, on demande un effort à la nation pour les armées", fait-on valoir dans l'entourage de la ministre des Armées Florence Parly. Après quelque 60.000 suppressions d'effectifs entre 2005 et 2015, le ministère ambitionne de créer quelque 6.000 postes civils et militaires d'ici à 2025, dont 3.000 d'ici à cinq ans. Il compte en particulier renforcer les effectifs de la cyberdéfense (1.500 postes) et du renseignement (1.500 postes). Le budget des sept prochaines années va être consacré en priorité à l'amélioration du quotidien du soldat et à la modernisation d'équipements à bout de souffle, alors que la France est engagée tous azimuts depuis des années, au Sahel (opération Barkhane), au Levant (Chammal) et sur le territoire national (Sentinelle). Pour améliorer la condition des quelque 200.000 militaires français et les fidéliser, la LPM augmente nettement les crédits consacrés aux petits équipements (+34 % sur 2019-23) -- gilets pare-balles de dernière génération, treillis ignifugés... --, à l'entretien du matériel (+30 %) et aux infrastructures (+71 %). Des budgets traditionnellement négligés.