Un étudiant étranger critique systématiquement le pays qui l'accueille et le forme.
Un étudiant africain a une propension à se retourner ensuite contre le pays qui l'a accueilli et formé, ayant eu la possibilité de constater - selon lui - les faiblesses du système social dans lequel il a émergé et qu'il adulait pourtant avant de venir.
Un étudiant tchadien qui "fait du droit" se destine tout particulièrement à... défendre les intérêts de son pays contre… celui qui l'a formé et qu'il considère comme un ex-colonisateur... encore d'actualité.
Etudiant en droit…
Comme Hissen Habré dans les années 60-70...
Hissen Habré qui deviendra le chef de la rébellion tchadienne au sein du FROLINAT (Front de Libération Nationale du Tchad) avec pour adjoint un certain Idriss Déby.
Hissen Habré sera ministre sous le Président Malloum, puis Président de sa République tchadienne… avant que de s'expatrier et finalement être traduit devant un Tribunal Pénal International pour assassinat, crime contre l'humanité, etc.
Tss… tss… Idris Déby, ex-adjoint de Hissen Habré dans la rébellion puis sous son gouvernement, est l'actuel président du Tchad depuis une trentaine d'années.
Il avait été "mis en place" par la France en échange de la concession du pétrole aux environs du lac Tchad (et histoire de virer les Américains devenus quelque peu trop envahissants).
Les décisions d'Etat ne sont jamais à prendre au premier degré. Il y a toujours une "raison d'Etat" qui les justifient. Cet étudiant tchadien n'est pas obligatoirement la réplique de Hissen Habré et consors, mais la politique de la France vis à vis de ce pays ou d'autres relève des arcanes mystérieuses de la politique internationale. Un étudiant, c'est une goutte d'eau dans l'océan des cette politique.
Méfiance : les amis d'un jour peuvent devenir les ennemis de demain, mais le pire c'est l'inverse, les ennemis d'hier qui sont devenus les amis d'aujourd'hui… malgré les massacres humains.
C'est bien malheureux pour cet étudiant tchadien, mais il y a (très) fort à parier qu'il n'aurait pas gain de cause s'il portait plainte contre… l'Etat français.