Comment fonctionnent les algorithmes ? Comment après la vie privée, les algorithmes s’installent-ils dans la vie publique ? La contestation sociale dépend-elle aujourd’hui des algorithmes ? Quelles innovations pourraient permettre de lutter contre les fake news ?
Il y a une forme de paradoxe qui traverse aujourd’hui notre société numérique. D’une part, Internet, à son apparition et à sa massification, était l’incarnation du retour d’une horizontalisation des rapports sociaux : tout le monde était sur un pied d’égalité derrière son écran, c’était un modèle de partage, de discussion, de réorganisation sur des modèles comme la gratuité, l’échange. Or aujourd’hui, le marché est dominé par quelques géants qui ont édicté leurs lois, qui se comportent comme des super Etats aux tentations totalitaires, qui sont noyautés par des activistes politiques qui utilisent leurs apories pour diffuser ces fameuses “fake news” et influer sur les processus électoraux.
A l’heure où la France est traversée par un vaste mouvement de contestation sociale - qui est né d’une certaine manière de cette organisation horizontale en réseau - les Gilets Jaunes se sont d’abord structurés via Facebook. Certains groupes essayent même, via certaines applications, ce qu’on appelle les “Civic Tech”, d’utiliser le réseau pour faire naître une nouvelle matrice d’organisation démocratique.
A l’heure où les Etats, où les superstructures étatiques comme la Commission Européenne, s’arrachent les cheveux pour essayer de tracker les hacktivistes qui diffusent non plus seulement des fake news mais des deepfakes, ces montages vidéo sur lesquels on peut faire dire grosso modo n’importe quoi à n’importe qui.
Nos démocraties sont-elles prêtes pour leur mue numérique, ou au contraire, vont-elles se fracasser lamentablement face à la nouvelle forme d’étatisme transnational que représentent les géants d’internet, appâtés par la tentation d’être les nouveaux représentants d’une démocratie mondiale ?
Bref : les algorithmes sont-ils les amis ou les ennemis de la démocratie ?
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démocratie numérique ? réinvention du dialogue citoyen ? ou alors manipulation de masse ?
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