Conférence de presse du général de Gaulle | ORTF | 27/11/1967
Version intégrale de la conférence de presse du général de Gaulle. a écrit:
- Un journaliste interpelle d'abord le général à propos de la phrase qu'il aurait prononcée : "L'Angleterre, je la veux nue". Il répond : " Je n'ai jamais dit ça à son sujet. Ca fait partie des propos qu'on a colporté sur mon compte, il paraît même qu'on en fait des livres, et qui ne répondent que de loin à ma pensée et à mes propos"
- Sur la disparition des droits de douane, il commence par l'historique du développement avant de faire le point sur l'économie de la France par rapport à l'Europe et le monde libre : "Nous venons au troisième rang pour ce qui est de notre produit national brut après les Etats-Unis et l'Allemagne..." "Parmi les grands pays industriels nous venons au deuxième rang"... Nous avons plus de chercheurs - qu'il y en a dans aucun autre Etat... - et nos réalisations dans nos activités de pointe (Caravelle, Concorde, fusée Diamant, télévision en couleurs) ont une notoriété universelle"... C'est pourquoi nous envisageons la fin, la disparition de toutes les douanes à l'interieur du marché commun"... Le général de Gaulle continue sur une attaque de la politique monétaire des États-unis et l'inflation ; il espère le rétablissement de la parité or. Il termine ce chapitre sur le Vème Plan.
- Sur la situation au Proche Orient et la guerre des Six Jours menée par Israël : DE GAULLE fait l'historique de l'établissement de l'état d'Israël et prononcent des paroles qui feront alors polémique : "Certains même redoutaient que les Juifs, jusqu'alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu'ils avaient été de tout temps, c'est à dire un peuple d'élite, sur de lui-même et dominateur, n'en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu'ils formaient depuis dix neuf siècles: "L'an prochain à Jérusalem". Il revient sur relations diplomatiques avec ce pays : La France prêche la modération face aux Palestiniens. Il réaffirme cependant : "Si Israël est attaqué, nous ne le laisserons pas détruire, mais si vous attaquez, nous condamnerons votre initiative".
- Il condamne la guerre au Vietnam. - Il répond à une question à propos de son voyage au Québec et de la phrase "Vive le Québec libre !", prononcée au balcon de l'hôtel de Ville de Montréal. - Question sur l'Europe du centre et le voyage en Pologne du général de Gaulle : "Pour faire l'Europe, il faut un Occident, un Centre et un Orient... que tout le monde soit respecté, y compris le grand peuple allemand...". - Sur l'adhésion de la Grande-Bretagne au marché commun, il fait l'historique de la politique de la Grande-Bretagne, conclut qu'elle doit se détacher des Etats-Unis et du Commonwealth pour entrer dans l'Europe. - Le général conclut sur l'après-gaullisme, d'abord par une boutade : "Mais si je voulais faire rire quelques-uns, ou en faire grogner d'autres, je dirais que cela peut aussi bien durer encore dix ans, quinze ans"... et termine par l'historique de la IVème République et de la Vème, les institutions, le chef de l'Etat, la "clef de voûte" de l'édifice.