Face aux menaces proférées par l'Etat islamique, la France renforce ses mesures de sécurité et appelle ses ressortissants, touristes ou expatriés, à la plus grande vigilance dans 40 pays. Cette décision inquiète les voyagistes, qui dénoncent le "zèle" du gouvernement concernant certaines destinations. Cette précaution est-elle indispensable ou exagérée ?
Sécurité renforcée : à la suite à un conseil de défense réuni jeudi matin autour du Président de la République, l'Elysée a annoncé dans un communiqué que les mesures de prévention contre les risques terroristes allaient "être renforcées dans les lieux publics et dans les transports".
Des mesures qui provoquent également l’inquiétude des voyagistes, après que le ministère des Affaires étrangères a appelé à la plus grande vigilance à destination de nombreux touristes français. Jeudi, la liste des pays concernés par un éventuel risque lié à l'intervention de la France contre l'Etat islamique en Irak a été rallongée, se portant désormais à 40 Etats, dont la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines ou encore le Sénégal.
"On ne peut catégoriser des pays sans mesurer l’impact que cela va avoir sur une destination"
"Un problème de communication de la part du ministère" dénonce Jean-Pierre Mas, président du syndicat des agences de voyage : "Dans une période tendue, le ministère s’applique à lui-même le principe de précaution de manière à ne pas être mis en cause s’il se passe quelque chose." Il l’assure, le Sénégal est une destination sûre : "Il n’y a pas de risque, dans les zones touristiques, liés à du terrorisme, il n’y en a jamais eu."
Un avis partagé par Houma Dia, responsable de l'agence de promotion touristique du Sénégal. "On ne peut catégoriser des pays sans mesurer l’impact que cela va avoir sur une destination. Les touristes français représentent la moitié des touristes au Sénégal." et d’ajouter : "Le Sénégal est un pays laïc, ouvert, avec 95% de musulmans, mais dirigé pendant 20 ans par un président de la République chrétien. Ne faisons pas d’amalgame".
Le Maroc pourrait être victime de la désaffection des touristes
Côté touristes, la psychose s’étend : Magali aimait jusqu’ici aller en Tunisie, mais elle ne souhaite plus retourner au Maghreb. "Ce sont des pays que je vais boycotter, toute cette violence me rebute." René-Marc Chikli, président des tours opérators, redoute une désaffection généralisée, selon lui non justifiée : "Aucune raison de revoir les circuits, le gouvernement français dit simplement qu’il faut être plus vigilant sur certains pays, ce qui n’empêche pas de voyager en toute sécurité."
Le pays le plus touché pourrait être le Maroc, destination préférée des Français à l'étranger l'an dernier selon les tours opérateurs avec près de 150.000 visiteurs.
Et vous, pensez-vous que le ministère des Affaires étrangères a raison ou qu’il en fait trop ? Avez-vous peur de partir ? Allez-vous changer vos projets de voyage au Maghreb, en Afrique ou en Asie ? Votez et donnez votre opinion !
Moi je pense sérieusement que c'est indispensable de mettre une alerte sur certain pays. Au moins ça ferra réagir certain de ces pays pour qu'ils agissent eux aussi contre L'EI sinon le tourisme va clairement mourir chez eux.