C'est un vieux serpent de mer qui resurgit dans un pays où le diesel est roi (81 % du carburant consommé en France est du gazole). La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a assuré mercredi, à la sortie du Conseil des ministres, que le gouvernement envisageait «un rapprochement» entre les fiscalités de l'essence et du diesel. Cela se traduirait par «une baisse des taxes sur l'essence et une augmentation sur le diesel».
Il y a encore quelques semaines pourtant, la ministre de l'Ecologie avait affirmé ne pas vouloir «d'une écologie punitive». Sauf qu'à quelques semaines de la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris début décembre, le scandale des 11 millions de moteurs truqués de Volkswagen (dont un million en France) pourrait être au diesel ce que l'accident de Fukushima (Japon) fut au nucléaire en 2011.
Le prix des carburants à la pompe va-t-il augmenter ?
Oui. Impossible, toutefois, de chiffrer l'augmentation évoquée par Ségolène Royal. Une chose est sûre. Après les 4 centimes de hausses de cette année (2 centimes sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques et 2 centimes supplémentaires pour compenser l'arrêt de l'écotaxe), une autre hausse est prévue de longue date à compter du 1er janvier 2016.
Les taxes pesant sur les carburants augmenteront à nouveau de 2 centimes d'euro par litre de gazole et de 1,7 centime pour l'essence. Soit 1,2 Md€ supplémentaire dans les caisses de l'Etat. Cette augmentation de la fiscalité a été décidée fin 2013 lors de la création de la contribution climat-énergie (ou taxe carbone), qui frappe les produits énergétiques les plus polluants. Le gazole étant beaucoup moins taxé que l'essence — l'écart est de 18 centimes —, rouler avec un diesel va coûter de plus en plus cher.
LE PARISIEN
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