Une quinquagénaire, employée d'une association d'aide aux handicapés de Toulouse, a avoué en garde à vue avoir découpé le corps d'une collègue, décédée après une bagarre. Un crime motivé par un SMS ambigu.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]C'est une histoire sordide digne de la série « Dexter ». Depuis mardi, le service régional de police judiciaire s'emploie à reconstituer le fil d'une affaire macabre, née de la découverte de membres humains dans le canal du Midi, à Toulouse (Haute-Garonne).
Les enquêteurs n'ont pas tardé à identifier la victime, une femme de 54 ans, domiciliée dans le centre-ville de la Ville rose et déclarée disparue par sa famille depuis le 22 mai. Cette quinquagénaire travaillait dans une association au service des personnes handicapées basée à Toulouse et Montpellier.
C'est dans son entourage professionnel que les policiers ont déniché la clé du mystère. Jeudi, ils ont interpellé une femme de 52 ans à l'aéroport de Montpellier, de retour d'un voyage professionnel à Paris. Placée en garde à vue à Toulouse, cette salariée de la même association que la victime a reconnu l'avoir découpée « post mortem » à l'aide d'une scie à métaux, à la suite d'un différend.
Le puzzle macabre a donc commencé mardi, avec la découverte d'une jambe gauche de femme, emballé dans un sac plastique, par un promeneur à la hauteur d'une passerelle enjambant le canal du Midi. Le lendemain, un bras gauche, lui aussi empaqueté, est repêché, 300 m en amont de la jambe. Jeudi, c'est un bateau chargé de nettoyer le canal qui remonte dans sa benne un bras droit. Puis dans l'après-midi, un sans-abri repère une valise noire au bord de l'eau, qui recèle le tronc d'une femme emballé dans du plastique et des couvertures. Avant que dans la soirée, le même SDF ne tombe sur un sac renfermant la seconde jambe de la victime, boulevard de la Gare. A partir de témoignages faisant état de relations « exécrables » avec une collègue de travail et de relevés téléphoniques, les enquêteurs ont pu remonter la piste de la suspecte.
«Elle aurait découpé seule le corps pour le faire disparaître»
Selon les déclarations de cette dernière en garde à vue, la mort de la victime remonterait au 15 mai. « C'est un SMS sexuellement ambigu qui serait à l'origine du meurtre », a indiqué hier Pierre-Yves Couilleau, le procureur de la République de Toulouse. La mise en cause s'est rendue chez sa collègue pour une explication. Celle-ci se serait alors jetée sur elle, déclenchant une bagarre. A l'en croire, elle aurait riposté en lui portant des coups de bouteille de vin pleine, notamment à la tête. La gardée à vue affirme avoir alors quitté le domicile de la victime, alors qu'elle était vivante, l'ayant entendue gémir. Le lendemain, prise de remords, elle dit être revenue et avoir découvert la dépouille de sa collègue, qui, selon elle, se serait ouvert les veines du poignet avec des lames de rasoir.
« Ces lames n'ont pas été retrouvées mais l'un des bras repêchés dans le canal du Midi porte des entailles de plusieurs centimètres au poignet, a précisé Pierre-Yves Couilleau avant d'ajouter : « La suspecte a alors acheté une scie à métaux et des produits ménagers dans un commerce toulousain et aurait découpé seule le corps pour le faire disparaître. Mais de nombreux points restent à élucider. »
Le procureur a confirmé que la tête de la victime n'a toujours pas été retrouvée. Une information judiciaire pour homicide volontaire devrait être ouverte aujourd'hui par le parquet de Toulouse.
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