De l’Antiquité jusqu’à la RenaissanceL’une des origines les plus lointaines du naturisme remonte au grec Hippocrate, l’un des pères de la
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Les natures sont les médecins des maladies. La nature trouve par elle-même les voies, non par la réflexion. (…) La nature bien instruite, d’elle-même, sans avoir appris, fait ce qu’il convient. » (Épidémies, VI). Mais le corps n’a pas droit de cité pendant de nombreux siècles.
Qu’on songe au Moyen Âge où se laver faisait peur. On craignait même dans l’étuve, où l’on se retrouvait pour se laver, que les maladies ne se faufilent par les pores de la peau. Le christianisme a longtemps développé l’idée que la nature était souillée par le péché originel.
Il faut attendre la Renaissance, Erasme en tête, qui affirmera dans son
Éloge de la folie, que la nature « n’est en défaut nulle part à moins qu’on veuille sortir des limites de la condition mortelle » pour réaffirmer les principes naturistes.
Du XVIIIe au XXe siècleMais c’est surtout le XVIIIe siècle, celui des Lumières, qui redonne ses lettres de noblesse à notre anatomie, notamment grâce aux philosophes. Rousseau fera le constat, comme ses illustres ancêtres Montaigne ou Rabelais, que l’homme urbain s’éloigne de plus en plus de la nature. Il faut voir aussi à travers cette évocation d’une nature rêvée un doux rêve, une utopie, voire même une anarchie. Et si le naturisme était une utopie à portée de main ?
Le mot « naturiste » aurait fait son apparition dans la langue française en 1778, quand un observateur belge nommé Antoine Planchon aurait évoqué des règles de vie meilleures en adéquation avec la nature.
L’intérêt de ce mouvement réside aussi dans ses partisans, aussi bien religieux (la nudité comme retour aux origines bibliques), contestataires en réaction à l’ordre établi (sus aux diktats bourgeois !), voire même artistiques (fréquents séjours d’artistes comme Picasso ou Louise de Vilmorin sur l’île du Levant).
Le mouvement se développe en
Allemagne autour des villes d’eaux et des cures, valorisant le culte du corps nu. Des idées libertaires fleurissent, des mouvements pacifistes prennent le relais. Tous visent un renouveau de la société par le corps. Cette idée sera toutefois pervertie, dans un sens hygiéniste, par le national-socialisme qui valorisera les corps « sains » et athlétiques.
Les pays scandinaves où la nudité est plus courante suivent le mouvement. En France, il faut attendre l’entre-deux-guerres. Après l’hécatombe de la Première Guerre mondiale, un retour à la nature, à l’innocence est à l’ordre du jour. En 1920, le Sparta Club est le premier club naturiste français, créé par un aristocrate breton, Kienné de Mongeot. Les frères Durville sont à leur tour dans les années 30 de fervents défenseurs de la cause naturiste. Les questions médicales sont au cœur du mouvement naturiste, l’idée étant de retrouver pied au contact de l’environnement.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le premier centre naturiste créé en 1949 est l’apanage d’un couple, M. et Mme Lecoq, à Montalivet, en Gironde, appelé Centre Hélio Marin (CHM), toujours et plus que jamais en activité aujourd’hui. Plus de 12 000 personnes peuvent y vivre de concert en haute saison ! Pourtant, les réticences et les embûches au démarrage furent nombreuses. Ce sont aussi M. et Mme Lecoq qui jetteront les bases de la Fédération Française de Naturisme (FFN).
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