Une femme admire son tatouage à l'effigie de l'acteur Garry Cooper.
Depuis l'Antiquité, des marques, des signes ou des dessins symboliques ont orné les corps. L'introduction d'encre sous la peau a aussi servi à identifier des parias ou des détenus. L'historien Laurent Turcot retrace l'origine du tatouage et raconte ses différents usages au fil des époques.
D'où vient le mot tatouage? En 1769, James Cook a embarqué sur un navire et a décidé de faire le tour du monde. À Tahiti, il a rencontré les indigènes polynésiens, dont le corps est marqué de scarifications. Pour désigner ces symboles corporels, il a utilisé une adaptation de la langue polynésienne, tatoo, traduite en français par le mot tatouage.
Des tatouages imposés Dans la civilisation gréco-romaine, les corps des esclaves et des mercenaires étaient marqués par des tatouages. Au 7e siècle, les Japonais tatouaient aussi les parias et, dans l'Europe du 16e siècle, les voleurs portaient la lettre v sur l'épaule.
Plus récemment, les Juifs détenus dans les camps nazis avaient chacun leur numéro tatoué au bras. Aujourd'hui, leurs descendants se font tatouer les numéros de leurs parents pour montrer qu'ils n'ont pas oublié ce passé tragique.
En 1964, des survivants du camp de concentration nazi d'Auschwitz montrent les numéros tatoués sur leur bras.
De multiples significations Si le tatouage est aujourd'hui très à la mode, il n'en a pas toujours été ainsi. Les Autochtones s'en servaient plutôt comme rite de passage. Au 19e siècle et au 20e siècle, le tatouage est devenu plus en vogue en Europe. La pratique a rapidement été associée aux marins, aux marginaux et aux mauvais garçons.
À partir de 1960, le tatouage est devenu une forme de contestation sociale. Pour de nombreuses personnes tatouées, il représente un rite initiatique, une expression pérenne qui n'est pas que décorative. Il sert souvent à illustrer l'individualité de chacun.
C'est vrai que l'on le porte maintenant tout au moins pour certains comme une façon de se raconter, voir " s'embellir" pour d'autres, mais ça n'a pas toujours été cas, c'était même méprisant.