Le commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier, a confirmé qu'une enquête est en cours pour savoir si des banques françaises ont participé à la manipulation du Libor.
Le commissaire européen au Marché intérieur Michel Barnier a déclaré lundi n'avoir pas connaissance aujourd'hui de l'éventuelle implication d'une banque française dans le scandale du Libor.
Interrogé sur ce point sur Europe 1, il a répondu : « à ma connaissance, non, aujourd'hui, mais une enquête est en cours pour savoir s'il y a eu une coalition, une entente entre certaines banques pour manipuler le Libor. »
Au journaliste qui lui demande s'il n'excluait rien pour les banques françaises, il a répondu : « je ne sais pas, je ne crois pas, je ne sais pas, l'enquête le dira. »
Michel Barnier se prépare par ailleurs à durcir la révision en cours de la directive sur les abus de marchés afin d'éviter tout vide juridique et d'étendre les sanctions pénales aux opérations de manipulation d'indice comme le Libor ou l'Euribor, écritlundi le Financial Times.
Le commissaire européen a qualifié de telles manipulations d'indices de référence de « trahison » aux conséquences potentiellement systémiques, selon des propos rapportés par le quotidien britannique.
Sanctions pénales
La Commission, qui a adopté en octobre dernier des propositions de révisions de la directive abus de marché va travailler avec le Parlement européen pour durcir encore les dispositions, notamment en matière de sanctions pénales, précise le FT.
Les services de Michel Barnier vont par ailleurs conduire une étude sur les indices de marché afin d'examiner l'opportunité de les placer sous la tutelle des régulateurs, un travail qui pourrait prendre plusieurs mois, ajoute le FT.
« Je n'ai jamais cru à l'autorégulation pour les biens publics. Je crois qu'il faut que nous nous assurions qu'il y a plus de transparence dans ce processus », a déclaré Michel Barnier, selon des propos rapportés par le FT.
Les principaux dirigeants de la banque britannique Barclays, au coeur d'un scandale relatif à des manipulations du taux d'intérêt interbancaire (Libor), ont démissionné depuis le début du mois.
Au tour de l'Allemagne
L'autorité allemande de régulation des marchés, la BaFin, a confirmé vendredi avoir ouvert une enquête sur des présomptions de manipulation du Libor par des banques mais n'a pas souhaité dire si la Deutsche Bank était concernée comme deux sources proches du dossier l'avaient déclaré à Reuters.
Le vice-gouverneur de la Banque d'Angleterre, Paul Tucker, doit être entendu dans la journée par une commission parlementaire britannique qui auditionnent les protagonistes présumés du scandale du Libor.
La tentative de manipulation du Libor, qui s'est déroulée entre 2005 et 2009 selon les autorités, implique que des millions d'emprunteurs ont payé un taux d'intérêt majoré ou minoré sur leur dette.
Le Libor est calculé quotidiennement pour 10 devises et 15 périodes de référence allant du jour le jour à 12 mois.
SOURCE REUTERS