Shanghaï, un après-midi d’automne. Alors que l’agent qui fait la circulation a le dos tourné, un homme entre deux âges traverse au rouge. Quelques secondes plus tard, son visage apparaît sur les écrans installés dans les arrêts de bus du quartier. Il y restera, en alternance avec celui d’autres contrevenants, jusqu’à ce qu’il aille s’acquitter d’une amende de 20 yuans (2,60 euros) au commissariat du quartier. D’autres villes de Chine ont adopté le système. Parfois moins discrètement, comme Shenzhen, la métropole qui fait face à Hongkong, où le visage des piétons trop pressés apparaît sur un écran géant au coin des carrefours. La méthode ne dérange pas. « Il ne faut pas traverser au rouge, donc je ne vois pas où est le problème », commente un jeune Shanghaïen en haussant les épaules. La plupart des passants ne sont pas dérangés par le caractère intrusif de la technologie, tant qu’elle vise à faire respecter la loi.