L'ONU réunit un conseil de sécurité en urgence... [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Un faisceau d’indices indiquait que la Corée du Nord avait mené un essai nucléaire dans la nuit de lundi à mardi. Pyongyang l’a confirmé ce mardi matin en affirmant avoir «réussi» un test nucléaire souterrain, le troisième de son histoire, rapporte l’agence officielle nord-coréenne KCNA. L'agence précise que le test qui a été conduit d'une «manière parfaitement sûre» a été fait à l'aide «d'un engin nucléaire miniaturisé d'une grande puissance explosive» et que cette opération avait pour but de «protéger la sécurité nationale et (la) souveraineté» du pays «contre l'hostilité continue des Etats-Unis».
Peu avant, la Corée du Sud avait confirmé que son rival du Nord avait bien procédé à un test nucléaire. Plusieurs agences de surveillance dans la région avaient en effet rapporté qu'un séisme «artificiel» de 4,9 sur l’échelle de Richter s'était déroulé dans le nord-est du pays à 11h57 (2h57 GMT), à l’endroit même où les précédents essais avaient été menés en 2006 et 2009, à proximité d’un site nucléaire connu. Le ministère sud-coréen de la Défense a précisé que le séisme enregistré sur le territoire nord-coréen correspondrait à une explosion nucléaire de six à sept kilotonnes.
Un affront à l'allié chinois
Ce test n’est pas une surprise totale puisque la Corée du Nord avait annoncé son intention malgré l’interdiction qui lui en est faite par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Un diplomate aux Nations unies s'exprimant sous le sceau de l'anonymat a précisé que le Conseil de sécurité avait été informé par les Sud-Coréens d'un essai nord-coréen. L'agence de presse sud-coréenne Yonhap citant une source officielle a rapporté que les Nord-Coréens avaient informé lundi Pékin et Washington de leur intention de procéder à un essai nucléaire. Ce geste de la Corée du Nord ne manquera pas de provoquer une vague de condamnation, de la part de ses ennemis, mais aussi de son allié chinois qui, fait rare, avait mis en garde Pyongyang contre une telle opération.
La présidence sud-coréenne a immédiatement convoqué une réunion de son conseil de sécurité nationale imitée par le gouvernement japonais qui a fait de même. L'armée sud-coréenne a relevé son niveau d'alerte et Séoul qui assure la présidence tournante a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à 14h00 GMT, indique Yonhap. Des diplomates ont confirmé que le Conseil de sécurité allait tenir une réunion d'urgence sur cette question dans la journée de mardi. Le Japon a annoncé qu'il envisageait de prendre unilatéralement des sanctions contre la Corée du Nord.