Le plus étrange, c’est le silence. « Vous voyez, on pousse la porte de l’atelier, et on n’entend rien, alors qu’il y a encore quelques mois, les presses découpaient 200 ou 300 pièces par minute et qu’il fallait porter des bouchons d’oreille », constate Thierry Thelinge, le délégué CFE-CGC, en traversant les immenses locaux déserts. Neuf grands bâtiments, répartis sur cinq hectares au bord de la Meuse. Depuis dix jours, l’usine de Revin (Ardennes) qui fut le bijou français d’Arthur Martin, puis d’Electrolux, est à l’arrêt complet, et le personnel prié de rester chez lui. Alors même que deux lignes de production flambant neuves viennent d’y être installées, le site risque de ne jamais plus sortir de son sommeil.