Allez, une petite dernière pour la route :
Parmi les élèves de Mme Andrée Bauer-Thérond, il y en avait un qui détonnait parmi nous, et qui avait une forte personnalité. Je dois à la vérité d'avouer qu'il y avait LUI... et nous tous bien loin derrière.
Chaque mois, Mme Bauer-Thérond organisait une prestation dans un café théâtre ou autre petit théâtre de quartier afin de permettre à ses élèves de se produire devant un parterre de metteurs en scène, producteurs, etc.
Un jour que nous étions quelques-uns à passer ce genre d'audition dans un petit théâtre proche de l'avenue de l'opéra à Paris, notre collègue à la forte personnalité, quelque peu encore voyou de sa jeunesse encore toute proche, fit sensation :
Son rôle de composition consistait à jouer l'évolution du rire, du simple rictus, puis ricanement, jusqu'au rire démentiel d'un fou. Cette montée en puissance extrêmement difficile à restituer lui allait comme un gant, compte tenu de sa personnalité.
Il y avait un photographe, devant le premier rang, qui n'arrêtait pas de le photographier.
Tout à coup, il s'arrêta sur un côté de la scène en criant :
"Ah, arrêtez de me flasher, vous me déconcentrez" !
Cela en jetait devant ce parterre de professionnels...
Durant une minute, il resta ainsi la main droite se tenant le front et le coude dans la main gauche. Soixante secondes dans un silence total, soixante siècles durant lesquels on aurait entendu une mouche voler.
Puis il repris son rôle jusqu'au bout.
Quel monstre d'orgueil !
Mais quel talent tout de même, puisqu'il a fait une sacrée carrière, qu'on l'aime ou pas, ce Gérard Depardieu.
Tout comme Jacques Martin, que je citais dans mon post précédant.
PS : c'est Depardieu qui avait fait venir le photographe