Le Grand Palais de Paris accueille à partir de mercredi "Dynamo, un siècle de lumière et de mouvement dans l'art, 1913-2013", une vaste exposition riche en sensations pour les visiteurs. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Deux mois de chantier ont été nécessaires pour installer sur près de 4.000 m2 plus de 200 oeuvres réalisées par environ 150 artistes, faisant la part belle à l'art optique et cinétique. Il a même fallu avoir recours à des grues et des nacelles pour mettre en place certaines d'entre elles.
"C'est la plus grande exposition d'art abstrait jamais réalisée dans le monde. C'est quelque chose d'unique!", s'enthousiasme Serge Lemoine, ancien directeur du musée d'Orsay et commissaire général de cette exposition organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais.
M. Lemoine revendique l'idée de "pari", "de grand laboratoire culturel" et "d'exposition expérimentale", après le succès considérable de l'exposition plus "traditionnelle" que le Grand Palais vient de consacrer au peintre américain Edward Hopper (près de 800.000 visiteurs).
Dans "Dynamo", qui se tient jusqu'au 22 juillet, "rien n'est conventionnel", expliquent les commissaires. Toutes les oeuvres présentées - peintures, sculptures, installations et environnements visuels - répondent à la question de "l'espace et la vision", "avec des artistes qui utilisent la lumière et le mouvement", selon M. Lemoine.
Dès l'extérieur, le visiteur est accueilli par une saisissante "sculpture de brume" de l'artiste japonais Fujiko Nakaya, installée dans la fontaine du square.
Après une introduction consacrée aux oeuvres les plus contemporaines, l'exposition est rythmée par deux parties principales, "vision" et "espace", divisées en diverses thématiques, dont la nuée, le trou noir, l'invisible, le clignotement... La fin du parcours rend hommage aux pionniers de la tendance , avec des oeuvres d'Alexander Calder, de Marcel Duchamp ou encore de Robert Delaunay.
"Au coeur de l'oeuvre"
"C'est un univers de couleurs, de lumières, de labyrinthes, de miroirs et de formes mouvantes", explique Jean-Paul Cluzel, président de la RMN-Grand Palais. "Toujours en mouvement, toujours en recherche, le parcours devient phénomène, le public se trouve ainsi placé au coeur même de l'oeuvre qu'il contemple", poursuit-il dans le catalogue de l'exposition.
Parmi les oeuvres les plus marquantes figurent un labyrinthe de miroirs de Jeppe Hein, un brouillard artificiel qui change de couleur à l'aide de filtres colorés d'Ann Veronica Janssens, un prisme de couleurs de Nicolas Schöffer, créant une impression de puits sans fin, ou encore un "Miroir islamique" déformant d'Anish Kapoor.
Une anamorphose (déformation d'une image à l'aide d'un système optique) du Suisse Felice Varini, située en extérieur et couvrant toute la surface de la terrasse du Grand Palais, est particulièrement impressionnante : une répétition d'une forme géométrique parfaite apparaît au visiteur quand il se positionne en un point précis.
Le labyrinthe conçu par les artistes du GRAV (Groupe de recherche d'art visuel) en 1963 permet au spectateur de se perdre dans un univers déstabilisant, soumis à divers effets visuels et physiques.
"L'intérêt majeur de cette exposition est de proposer des oeuvres ouvertes", qui montrent que la sensation peut faire plaisir autant aux enfants qu'aux personnes âgées", conclut Matthieu Poirier, commissaire de l'exposition.
En raison de leur forte intensité lumineuse, certaines oeuvres sont déconseillées aux personnes souffrant d'épilepsie.
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