EDITO. Combattre les théories conspirationnistes ne passera pas par la limitation du droit d'informer, mais par la responsabilisation des acteurs, l'éducation, et la réanimation de la démocratie.
La bête de Gévaudan, "les Protocoles des Sages de Sion", la rumeur d'Orléans… Les fausses rumeurs et théories conspirationnistes ont toujours existé. Mais depuis deux ans, c'est un tsunami auquel on assiste. Et en cette période nimbée de jaune et de violences, on a atteint les sommets. Pas une journée ne passe sans fausses informations, qu'elles viennent d'un camp ou d'un autre, d'ailleurs. Nous sommes plongés jusqu'au cou dans l'ère de la "post-vérité", dans laquelle s'ébattent avec délice les démagogues de tout poil. Qui sont les responsables ? Ils sont légions.
Certains politiques d'abord : ils n'hésitent plus à relayer des théories fumeuses, en suivant le modèle de Donald Trump, l'inventeur des "vérités alternatives".
Les réseaux sociaux, ensuite, bien sûr. Ils sont guidés par le profit, et se laissent diriger aveuglément par leurs mystérieux algorithmes, nouveaux dieux abstraits. Pour faire plus de clics, de partages, de viralité, ces robots favorisent l'info-émotion, l'info-scandale, l'info-bidon.
Autres accusés, les médias, et les chaînes d'info continue en particulier : ils ont perdu leur crédibilité, sont considérés comme les alliés des pouvoirs.