... Renards, martres, putois, fouines, belettes, corneilles noires, corbeaux freux, geais des chênes, pies bavardes et étourneaux sansonnets... Ces animaux ainsi que d'autres encore, sont devenus "indésirables" et font l'objet depuis peu, selon une disposition prise dernièrement dans le cadre de la réforme du Code de l'Environnement concernant les "nuisibles", de piégeage autorisé jusqu'en juin 2022... Autrement dit, il faut tuer, détruire ces animaux sans le moindre état d'âme ! Pourquoi, d'ailleurs, juin 2022 ? En quoi cette date est-elle "déterminante" ? En vertu de quoi ? ... Peut-être que, par destruction massive de piégeage ou coups de fusil ou empoisonnement ou enfumage et que sais-je encore, n'en restera-t-il plus guère après 2022, de ces animaux...
Gênants, nuisibles, indésirables... Pour l'activité humaine ? Et l'activité humaine, elle, est-ce qu'elle est compatible avec la vie de la plupart des espèces animales ? Toute la géographie de nos paysages Européens n'est que, autant vue sur une carte qu'en vrai vue depuis un train un car, une voiture, que tracés d'autoroutes et de voies ferrées à grande vitesse avec emprises délimitées par des clôtures métalliques, que noeuds routiers, ronds points, bretelles d'accès et de sortie, zones commerciales, immenses, parkings, surfaces bitumées, constructions de toutes sortes, lotissements, barres d'immeubles en périphérie des villes, tout cela constituant un paysage urbain, sub-urbain et industrialisé sans oublier les surfaces dédiées à l'agriculture à grande échelle de production... Comment voulez-vous que bon nombre d'animaux sauvages puissent, dans un tel environnement transformé par l'Homme, survivre, se reproduire, se déplacer, trouver de la nourriture ?
Dans les prochaines décennies, celles de 2020, 2030, 2040, près d'un million d'espèces animales et végétales vont disparaître de la surface de la Terre... En plus de toutes les espèces qui ont déjà disparu...
Depuis le début de l'histoire de notre planète -il y a 4,5 milliards d'années dont 3,7 depuis l'apparition des premiers organismes vivants- la sixième et actuelle disparition d'espèces vivantes est la plus rapide (les précédentes se sont faites sur des durées variant de quelques dizaines de milliers d'années à quelques millions d'années)... Ah oui... Plus de renards, plus de martres, plus de putois, plus de fouines, plus de belettes, plus de corneilles noires, plus de corbeaux freux, plus de geais des chênes, plus de pies bavardes, plus d'étourneaux sansonnets... A mort tout ce qui gêne, tout ce qui indispose ? ... "On va le payer très cher", le piégeage des indésirables et tout ce que l'on fait subir aux animaux sauvages ! ...
... Je reconnais nourrir peu de sympathie loin s'en faut, pour les sangliers, les grenouilles taureau, les mouches, les guêpes, frelons asiatiques, tiques et autres bestioles dont on se passerait bien... Qui sont cependant, qu'on le veuille on non, tout de même des êtres vivants... Ces "bestioles là"- comme par hasard- pullulent (les mouches, les guêpes, les frelons asiatiques...) ainsi que les souris et les rats, les mulots, les campagnols, bon nombre d'insectes et, en aucune façon, quelle qu'intense et envahissante que soit l'activité humaine, ne sont, elles, en voie de disparition bien au contraire... J'imagine ces bestioles là, résistant au feu nucléaire, à toutes les pollutions, et survivre après la disparition de la vie humaine sur Terre...
Toutes les grandes disparitions d'espèces vivantes, d'ailleurs, depuis la toute première il y a 444 millions d'années au Ordovien-Silurien (85% de la vie alors marine, éteinte) n'ont jamais été complètes, il en sera de même pour la disparition actuelle à laquelle nous sommes témoins... Tant que la Terre durera, la vie sera -sans doute sous des formes différentes de celles d'aujourd'hui, elles mêmes différentes de ce qu'elles furent par exemple, il y a 70 millions d'années... La présence de l'être humain depuis les premiers hominidés d'il y a 7 millions d'années jusqu'à Sapiens-sapiens de nos jours, n'est qu'un "épisode" limité dans le temps, durant lequel coexiste l'Homme et un certain nombre d'espèces vivantes... Un épisode somme toute, assez bref en regard des millions d'années des ères géologiques...
Cette écriture de moi, aussi immense, je la résume par mon visage et par mon regard