Toujours volontaire la réclusion est une longue tradition ! les recluses et les reclus aspirent à un des états de perfection du chrétien. Elle prend sa source aux temps héroïques de l'Eglise.
Avec la conversion au christianisme des élites dirigeantes –bientôt, les croyances, à l’origine de ces persécutions, seront religion officielle -, les martyrs cèdent la place aux ermites et autres anachorètes.
En se retirant du monde, et en endurant une ascèse rigoureuse – l’imaginaire populaire garde vivace le souvenir des mortifications de ces premiers ermites – ces Pères du Désert inaugurent la voie, seule susceptible de les mener vers la canonisation, tout en défrichant, ce qui deviendra, quelques siècles plus tard, le formidable essor du monachisme. Les martyrs cessent, et s’ouvre alors cette nouvelle voie vers la sainteté, dont sont exclus désormais les Femmes, par leur nature même (à l’inverse des premiers martyrs).
Voilà un sujet qui devrait très intéresser Matthias
Merci pour ces documents très intéressants lucane .
Si j'ai bien compris , il fut un temps notamment où les femmes non dotées , ou veuves ou cadette ou....n'avaient d'autres choix que la réclusion pour survivre ?
Est ce alors vraiment un type de réclusion " volontaire" ?
Evidemment il faut replacer ça dans l'époque et juger en fonction de l'époque mais j'ai beaucoup de mal avec le concept de " pénitent volontaire" .. de quoi se repentent-ils ?
C'était des laïques qui choisissent volontairement ce mode de vie. Une religieuse cloîtrée n'aurait pas pu quitter sa clôture pour une autre vie quelle qu'elle soit. Après avoir prononcé des vœux simples devant l'évêque lui-même, elles se réfugient dans un espace clos et exigu, muré aussitôt après leur entrée. Un guichet leur permet de recevoir les dons et en particulier la nourriture que la Providence (et les âmes charitables) voudra (voudront) bien leur accorder. Selon l'accord et les permissions données par l'évêque (ou le prêtre délégué par lui), le guichet peut également servir à communiquer avec le monde extérieur, et à se confesser. Beaucoup plus rarement, certaines semblent avoir été autorisées à apporter des conseils ou avis spirituels. Selon les cas, la réclusion pouvait être temporaire ou définitive. Seul l'évêque pouvait mettre fin à la réclusion avant son terme, fin des vœux temporaires ou décès.
Personne qui vit volontairement enfermée (en particulier dans un couvent, un monastère). Voile des recluses. Sainte Verdiane, l'austère recluse de Florence, (...) étendait jusqu'aux serpens sa charité invincible (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. lxii).Presque toujours, en même temps que le reclus et la recluse conventuels prêtaient le serment d'obéissance entre les mains de l'abbé ou de l'abbesse, ils lui offraient la propriété de leurs biens, quitte à recevoir d'eux, en échange, la subsistance, leur vie durant (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 174).Nous vivions, comme les reclus de tous les âges, des mauvais tours que nous jouions à nos gardiens (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 111). B. − P. anal. Personne qui vit retirée, à l'écart du monde. Vivre en reclus. Elle menait une vie de recluse, ignorant les joies et les soucis poignants de ce monde; elle s'était fait une existence de paix et de bonheur tranquille (Zola, Th