Fenêtre sur cour (Rear windows)

Je profite de la canicule pour me refaire une fois de plus un cycle Hitchcock, après "les 39 marches", "Dial M for murder" j'ai eu envie de revoir pour la xième fois "Rear Window". Mais que ce film est excellent ! Comment dans une seule pièce, avec moins de 10 comédiens et sans aucun effet spéciaux, nous passionner pendant 110 minutes. Oui en 1954 on est dans l'apogée du Maître, il ne faut pas louper une seule seconde !

Tout est réussi, l'intrigue et ses incessantes fausses pistes, les dialogues et leur esprit délicieux, oui car l'humour est toujours présent avec ce cher Alfred, il est anglais ne l'oublions pas. James excelle par sa sagacité et son pouvoir de persuasion et puis il y a Grace qui crève l'écran à chaque apparition, à chaque geste, à chaque délicieuse mimique.

Sans spoiler, on sait tous qu'il s'agit d'un photographe cloué dans son fauteuil par un énorme  plâtre d'après guerre. Or que peut bien faire un voyeur professionnel sans télévision, sans internet et avec comme seul horizon une cour intérieure d'immeuble ? Tel un paparazzi il mate, il scrute, il analyse et ensuite interprète ce qu'il voit. Il est clair que le choix d'un photographe n'est pas anodin, il a forcément un oeil acerbe, celui d'un rapace à l’affût d'un bon cliché. Il est de plus équipé du parfait matériel pour cette mission, jumelles et téléobjectif.

Il est capital de regarder ce genre de film avec grande attention, de bien écouter les raisonnements des uns et des autres et malgré mon habitude, je découvre encore des petits détails succulents qui m'avait échappé, comme la chanson du musicien, "Lisa".

Bref, un très grand moment de cinéma, incontournable, inégalable