Ubisoft a réalisé mercredi 23 avril à Chicago une présentation de son blockbuster, en compagnie d'experts en sécurité et en piratage informatique... [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
C’est dans la ville même où se déroule le jeu qu’Ubisoft a réalisé mercredi 23 avril une présentation de «Watch Dogs», qui sort le 27 mai prochain. Un blockbuster très attendu au budget de développement de 60 millions d’euros, à peu près autant en marketing. Et pour Ubisoft, une nouvelle franchise, parmi ses «Assassin’s Creed» et «Splinter Cell», sur laquelle ont travaillé plus de près de 700 personnes. Mais ici, pas de sauts dans le passé ni de tecnho-thrillers à échelle planétaire.
«L’impact des réseaux sociaux et la sortie de l’iPhone»
«Watch Dogs» s’ancre dans le monde contemporain, où le développement des nouvelles technologies s’accompagne de l’émergence d’experts en piratage informatique. L’idée d’un jeu où le hacking et le piratage de données a germé il y a cinq ans et demi. «A ce moment-là, les deux sujets de conversation les plus fréquents, c’était l’impact des réseaux sociaux et la sortie de l’iPhone», raconte Jonathan Morin, directeur créatif de ce jeu d’action et d’aventure chez Ubisoft Montréal.
Si les réseaux sociaux n’apparaissent pas dans le jeu, le smartphone, lui, est devenu l’une des armes de prédilection d’Aiden Pearce, le anti-héros hacker. Grâce à lui, il peut avoir accès aux données de n’importe quel individu croisé dans la rue: salaire, santé, hobbies… «Avec "Watch Dogs", on voulait d’abord parler de l’hyperconnectivité, poursuit Jonathan Morin, mais sans tomber pour autant dans un discours sur une société maléfique à la 1984 de George Orwell.» Au fur et à mesure du développement de «Watch Dogs», les faits ont donné raison aux créateurs: le rôle ambigü de la NSA (l’agence de renseignement américaine), les révélations de Edward Snowden et encore plus proche de nous, la faille de sécurité Heartbleed… Kapersky appelé comme consultant
Pour donner un aspect plus crédible au jeu, Ubisoft s’est adjoint les services de la société russe Kapersky. «Nous développons des anti-anvirus, mais nous enquêtons aussi sur les cyber-attaques, explique Vitaly Kalmuk. Nous essayons de comprendre comment les hackers peuvent pénétrer dans les réseaux.» L’expert de Kapersky prend pour exemple un fait récent. En janvier dernier, des pirates ont pris possession des radars automatiques à Moscou. Ces derniers fonctionnaient tous sur le système Windows XP… Dans «Watch Dogs», Aiden Pearce peut contrôler à son avantage les feux de circulation de Chicago d’une simple pression sur son smartphone.
Aiden Pearce peut de même pirater les voitures quasi instantanément. «C’est possible, mais cela demande six mois de travail, ça ne se fait pas en deux secondes», explique Jonathan Brossard, un chercheur en sécurité et hacker, qui a déjà été consulté par des entreprises travaillant sur les voitures connectées. Mais il reconnaît que «Watch Dogs» offre une perspective originale sur le hacking, loin des clichés hollywoodiens, «grâce à un travail de recherches en amont». Prendre le contrôle à distance d’un téléphone ou de caméras de surveillance, ce n'est plus de la science-fiction. Mais une question de temps, de moyens et de connaissances pointues. Jonathan Brossard sourit: «Le hacking, c’est des sciences et de l’ingénierie sexy.»
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