Comment garantir à chaque Français le droit à une fin de vie digne et apaisée, sans pour autant autoriser le suicide assisté, ligne rouge infranchissable pour la plupart des élus de droite ? Les sénateurs ont adopté, jeudi 29 octobre, en deuxième lecture, par 287 voix pour et 10 contre, leur propre version de la proposition de loi des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (LR) visant à instaurer un droit à pouvoir « dormir avant de mourir pour ne pas souffrir » et donnant un caractère contraignant aux directives anticipées des patients.
Soucieux de ne pas voir se répéter l’affront du mois de juin, où ils avaient été contraints de rejeter lors du vote solennel un texte entièrement réécrit une semaine plus tôt par les plus conservateurs d’entre eux, les sénateurs ont mis un point d’honneur à s’entendre sur un texte acceptable par tous les groupes politiques.
Jeudi, seuls les écologistes se sont abstenus, jugeant les avancées insuffisantes.
Dix ans après l’adoption à l’unanimité d’une première loi Leonetti sur la fin de vie, et presque un an après l’appel de François Hollande à ce qu’un nouveau texte créant un « droit nouveau » soit voté « dans un esprit de rassemblement », chacune des deux Chambres du Parlement a donc trouvé son propre point d’équilibre politique sur cette question. Une commission mixte paritaire composée de sept députés et sept sénateurs devra, mi-novembre, trouver un compromis autour de ce texte pourtant pensé initialement, déjà, comme un compromis.
LE MONDE
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