Un homme se réclamant de Daech a frappé lundi soir vers 20 h 30 à Magnanville (Yvelines), une commune près de Paris, tuant de plusieurs coups de couteau un policier et sa compagne. Larossi Abballa, un jeune homme de 25 ans originaire du département et déjà condamné en 2013 pour participation à une filière djihadiste entre la France et le Pakistan. Il est également impliqué dans une récente enquête sur une filière syrienne.
L'assaillant a tué le policier habillé en civil, devant chez lui, avant de se retrancher au domicile de sa victime à Magnanville. Il a été abattu peu avant minuit lors d'un assaut du Raid. Dans la maison, les policiers ont découvert le corps de sa compagne et retrouvé le fils du couple, âgé de trois ans, «choqué et indemne».
A peine quelques heures après, l'agence Amaq liée au groupe djihadiste a affirmé qu'un «combattant de l'Etat islamique» avait tué le couple près de Paris, selon le centre américain de surveillance de sites djihadistes SITE. Selon des sources policières, l'homme «s'est revendiqué du groupe djihadiste» durant les négociations avec le Raid. Des témoins ont rapporté aux enquêteurs qu'il aurait crié «Allah akbar» en attaquant le policier. Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête.
>>>Suivez les événements de la journée en direct :
10h50. «Montrer que les Français sont un peuple fort, résiliant et fier». Dans un communiqué sur Twitter, le minstère de l'Intérieur publie un message : «Aucun d'entre nous ne devrait mourir en raison de ce qu'il est. Tous ensemble nous devons montrer que les Français sont un peuple fort, résiliant et fier».
10h40. Une perquisition au domicile de Larossi Abballa. Selon Le Figaro, une perquisition a été menée ce matin tôt au domicile de Larossi Abballa, rue Roald Amundsen, à Mantes-la-Jolie. Au deuxième étage, un voisin a été selon le journal réveillé à 5 heures par la police qui lui a demandé de l’accompagner au troisième, là où vivait le suspect.
10h28. Bernard Cazeneuve autorise les policiers à rentrer chez eux avec leur arme.
10h16. Le profil Facebook du terroriste suspendu. Selon le journaliste David Thomson, spécialiste des réseaux djihadistes, le profil Facebook du terroriste de Magnanville où il avait posté une vidéo de 13'15'' et les photos de ses victimes a été suspendu.
10h12. D'autres interpellations dans le cadre de l'enquête. «L'enquête se poursuit et doit conduire à d'autres interpellations» avance le ministre de l'Intérieur. Bernard Cazeneuve qui précise également que la «menace terroriste durera longtemps».
10h07. Cazeneuve promet de «mettre hors d'état de nuire d'éventuels complices». «Ce qui nous importe au sein de l'appareil d'Etat c'est que nous puissions faire avancer cette enquête de manière à mettre hors d'état de nuire d'éventuels complices», affirme le ministre de l'Intérieur, rappelant la menace terroriste «extrêmement élevée», à sa sortie du commissariat des Mureaux (Yvelines) où le policier tué était en poste. Sources le Parisien
Larossi Abballa avait donné une liste de " personnes à abattre" sur internet l'une de ses phrases " l'Euro sera un cimetière "
Acte effroyable à l'arme blanche. Revendiqué par D esh Acte effroyable - le meurtrier avait filmé son geste - quasiment jusqu'au bout " en parlant du bébé de 3 ans" (sur fcebook) Grande émotion face à l'horreur qui se réitère dans le temps Immense révolte face " à un acte abominable "
Âgé de 42 ans, ce commandant de police originaire de l’Hérault était passé par quatre services dans les Yvelines : la Bac, le dépôt (c’est-à-dire le tribunal), le commissariat de Mantes-la-Jolie et enfin celui des Mureaux, où il venait de prendre ses fonctions en tant qu’adjoint du chef de brigade de la sécurité publique.
A-t-il pu croiser son futur assassin, interpellé en 2011 pour participation à une filière djihadiste au cours de ses années de carrières ?
Une parente du fonctionnaire de police confie aussi que « c’était un garçon très droit avec une moralité hors pair.
C’est un gamin qui était brillant, qui venait d’être promu commandant.
Il ne méritait pas ça.
Sa sœur est effondrée. Quand la gendarmerie vient vous annoncer ça, c’est inimaginable.
Je l’aimais beaucoup, j’étais très admirative de ce qu’il était.
C’est quelqu’un qui avait vraiment une valeur inouïe. Ce n’est pas juste ».
Ses collègues le décrivent également comme un grand passionné de rugby, lui-même sportif.
La compagne du policier travaillait comme secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie.
Âgée de 36 ans, elle était elle aussi très aimée par ses camarades.
"C’était quelqu’un de très agréable », d’après tous ceux qui l’ont connue, indique Julien Le Cam"
C’était vraiment un couple très apprécié. » « Le commandant de police et son épouse étaient des policiers d’une grande qualité humaine et professionnelle », renchérit le délégué départemental Unsa Mathias Guillard.
Les deux parents laissent derrière eux un petit garçon âgé de 3 ans, seul survivant de la tragédie.
Une cellule psychologique a été mise en place par la municipalité de Magnanville pour les voisins et les proches de la famille, ainsi qu’à l’école que fréquentait l’enfant.
"Ils habitaient là depuis cinq ans et avaient décidé d’y fonder une famille. Ils étaient investis ici. Nous étions souvent en relation concernant la vie associative et sportive ", a expliqué ce mardi à 20 Minutes Michel Lebouc, maire divers gauche de la ville, devant le cordon de sécurité dressé à l’entrée de l'allée des Perdrix, où résidait la famille.
Une cellule psychologique a également été mise en place aux commissariats des Mureaux et de Mantes-la-Jolie, pour soutenir les collègues du couple. Sources 20 Minutes
Les deux enfants des policiers seront reconnus Pupille de la Nation
Un journaliste nous rapportait des paroles de cet assassin au sujet du policier tué : " tu es venu chez moi .... je suis venu chez toi ... sans commentaires .... Cet type avait donc eu des démêlés avec la justice et sans doute ce policier avait pris part a son arrestation...
Journée de recueillement en France ce mercredi, après l'assassinat de deux policiers chez eux il y a deux jours.
Ils ont été tués par Larossi Labala, jeune homme de 25 ans qui avait prêté allégeance à l'Etat Islamique.
Ce matin, une cérémonie s'est tenue au ministère de l'Intérieur à Paris. Un hommage présidé par François Hollande.
La cour du ministère de l'Intérieur est pleine et l'émotion intense pendant cette minute de silence.
Une minute de recueillement respecté dans tous les commissariats de France pour rendre hommage aux deux policiers tués à leur domicile lundi soir : Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif au commissariat de Mantes-la-Jolie et son compagnon Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant de police adjoint aux Mureaux.
Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur, l'a rappelé, ils ont été tués parce qu'ils étaient policiers : « Jean-Baptiste Salvaing n’a pas perdu la vie en service alors qu’il encourait les risques qu’il avait choisi d’assumer en conscience dans son activité professionnelle, et pourtant, s'il a été pris pour cible, s'il a été assassiné, c’est parce qu’il était policier.
Et si Jessica Scheinder est morte après avoir été prise en otage, c’est parce qu’elle était sa compagne et elle-même fonctionnaire au sein d’un commissariat de police. »
Les policiers en sont conscients, ils sont une des cibles privilégiés des terroristes.
Après la minute de silence, une Marseillaise retentit dans l'enceinte du ministère. Les visages sont fermés.
Une façon de rendre hommage mais aussi de rester soudés dans ces moments particulièrement douloureux.
Près de 4 000 personnes ont participé à la marche blanche en hommage à Jean-Baptiste et Jessica entre le commissariat de Mantes-la-Jolie et leur domicile de Magnanville où s’est déroulé le drame.
L’émotion était immense ce jeudi à Magnanville où une marche blanche s’est tenue en l’hommage de Jean-Baptiste et Jessica, le couple de policiers sauvagement assassinés lundi soir par Larossi Abballa.
Près de 4 000 personnes ont défilé dans le silence depuis le commissariat de Mantes-la-Jolie vers le lieu du drame.
En tête de cortège des proches des victimes brandissent une banderole au message sans équivoque : « Hommage à nos collègues assassinés, Jean-Baptiste et Jessica ».
Dans la foule de nombreux policiers du département, dont la majorité porte un tee-shirt arborant la photo du couple. Tout au long du parcours, de nombreux habitants rejoignent le cortège.
Parmi eux, Mounir et deux de ses camarades distribuent des roses blanches à la foule au bord de la route.
" Ils habitaient près de chez moi à Magnanville. Cela me semblait important de marquer le coup, même si je n’ai pas trop les mots pour décrire ma tristesse », confie cet habitant de Magnanville."
Nous sommes venus soutenir les services de police, qui sont un des piliers de la République trop souvent bafoués.
Nous avons également une pensée pour ce petit bonhomme qui est désormais tout seul », explique Francine, une habitante de Mantes-la-Ville venue avec son mari Daniel.
Le cortège est ensuite salué par une haie d’honneur de pompiers au garde-à-vous au moment de passer devant la caserne de Magnanville.
Après une heure et demie de marche, la foule atteint le domicile de Jean-Baptiste et Jessica où s’est déroulé le drame.
Sur le trottoir, des gerbes de fleurs et des messages de soutien ont été déposés par des anonymes. « Nos pensées émues vont à nos camarades tombés et à leurs enfants.
Nous avons des difficultés à garder la tête au travail », lâche Ludovic Kauffman, le directeur de la sécurité publique (DDSP) des Yvelines avant que la foule ne respecte une minute de silence.
Au cours de ce moment de recueillement qui se prolonge de longues minutes, plusieurs personnes s’étreignent en sanglots.
Un moment de communion à l’issue duquel la foule a entonné une vibrante Marseillaise, avec pour certains quelques trémolos dans la voix. Les policiers ne cachent plus leur exaspération
« Cela fait toujours mal de voir un frère d’armes tomber surtout quand on sait que depuis les attentats 2015 rien n’a changé. Il faut que le gouvernement tape du poing sur la table. »
Tout comme ce policier du département, de nombreux de ses collègues oscillaient entre tristesse et exaspération à l’issue de la marche blanche en hommage à Jean-Baptiste et Jessica.
« A part quelques services d’élite, les policiers ne bénéficient pas de la protection de leur identité. Après ce qui vient de se passer, il faudrait peut-être y songer », fait remarquer un autre policier.
Une colère qu’a tenue a relayé Bruno Estèbe, le commandant adjoint à la sûreté urbaine de Mantes-la-Jolie.
« L’exaspération gagne tous les effectifs, les policiers sont pris à partie de tous les côtés lors des manifestations et des interventions et la procédure est devenue tellement lourde pour accomplir notre travail au quotidien que nous nous sentons abandonnés ! »
Parties du discours de François Hollande en Hommage aux Policiers assassinés Qui représentent la défense de la France
François Hollande a rendu un hommage poignant vendredi au policier Jean-Baptiste Salvaing et à sa compagne Jessica Schneider, assassinés lundi soir à leur domicile de Magnanvile (Yvelines), «deux héros du quotidien victimes d’un terroriste habité par la haine».
«Il nous est insupportable de penser que ces existences si prometteuses, ont été brutalement anéanties, victimes d’un terroriste habité par la haine.
Le pays tout entier, au nom duquel je m’exprime en ce jour, s’en est trouvé saisi d’indignation et d’horreur», a déclaré le chef de l’Etat lors de la cérémonie d’hommage national à la préfecture des Yvelines.
Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, assassinés par un homme se revendiquant de l’organisation Etat islamique (EI), ont été cités à l’Ordre de la Nation et le président les a faits chevaliers de la Légion d’Honneur à titre posthume.
Plusieurs centaines de policiers en uniformes, ainsi que des gendarmes et des pompiers assistaient à la cérémonie qui s’est tenue sur l’avenue de Paris, face à la cour d’honneur de la préfecture des Yvelines, dans l’axe et à quelques centaines de mètres du château de Versailles.
Des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, ainsi que les présidents de l’Assemblée nationale Claude Bartolone et du Sénat Gérard Larcher étaient également présents.
Les cercueils de Jean-Baptiste Salvaing et de Jessica Schneider avaient été placés au centre de l’avenue, face au dais sous lequel le président a prononcé son discours, tandis que des photos du couple défilaient sur un écran géant.
Le chef de l’Etat et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ont rencontré les familles avant le début de la cérémonie. Après une Marseillaise et rejoints par le Premier ministre Manuel Valls, ils ont ensuite passé en revue les troupes puis ont salué les familles des policiers tués.
Lors de son discours, François Hollande a annoncé que des «mesures» seraient prises pour «garantir l’anonymat» des policiers.
Ce crime «doit nous amener à donner aux policiers et aux gendarmes les moyens de se défendre lorsqu’ils ne sont pas en service. En conservant leurs armes à tout moment, comme cela a été admis pour les policiers dans le cadre de l’état d’urgence. Il nous faut aussi éviter, autant que possible, que les policiers et les gendarmes soient identifiés et pris pour cibles par les malfaiteurs qu’ils ont mis hors d’état de nuire, ou par leurs complices. Des mesures seront prises pour garantir leur anonymat et donc leur protection», a déclaré le chef de l’Etat.
Dans un contexte social tendu, il a aussi assuré qu’il n’accepterait «jamais qu’un policier ou un gendarme soit pris à partie» et «pas d’avantage qu’ils soient victimes de diffamations ou d’insultes».
«Les violences qui sont commises contre les représentants de l’ordre public ne seront jamais impunies, la justice passera avec la plus grande sévérité, et tous ceux qui défient l’autorité légitime de l’Etat doivent savoir qu’ils devront répondre de leurs actes», a-t-il dit. AFP