Saint-Étienne-du-Rouvray : "Nous sommes dans une forme de guerre mondiale", lance François Fillon
L'ancien premier ministre, candidat à la primaire de la droite, demande l'utilisation du livre 4 du Code pénal qui permet de reconnaître un état de guerre.
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"Je ne veux pas pleurer, je veux combattre". Au lendemain de l'attentat dans l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray, au cours duquel un prêtre a été égorgé, François Fillon hausse le ton sur RTL.
"Combien de morts, d'assassinats ignobles avant que nous ne comprenions que nous sommes en guerre ? Nous sommes dans une forme de guerre mondiale.
Chaque jour, il y a des attentats. Daesh a déjà fait des dizaines de milliers de morts. Il a jeté sur les routes des millions de réfugiés.
Ça s'appelle une forme de guerre mondiale.
Tant que nous n'aurons pas pris la mesure de cet événement, nous n'arriverons pas à trouver les réponses", clame l'ancien premier ministre.
Selon lui, il ne s'agit pas d'une guerre de religions.
"Je crois que la religion est un prétexte utilisée par les totalitaires", estime François Fillon en qualifiant de "nouveau nazisme" et "nouveau fascisme" l'action de Daesh.
"Ce sont des hommes qui veulent imposer au reste du monde leur vision inspirée d'une dénaturation de l'islam.
Au fond, c'est le pouvoir qu'ils cherchent", constate-t-il.
Pour une justice d'une sévérité extrêmeÀ l'instar de son chef de file Nicolas Sarkozy, l'ex-chef du gouvernement réclame une meilleure application de la loi, ce qui aurait permis, selon lui, d'éviter que le terroriste Adel Kermiche puisse passer à l'action.
"On ne fait pas la guerre avec les moyens de la paix. Nous avons dans le code pénal toutes les dispositions qui permettent de lutter contre le terrorisme", explique François Fillon.
Réticent à l'adoption de nouvelles mesures juridiques, il réclame l'utilisation de l'arsenal juridique qui se trouve dans le livre IV du code pénal, qui traite les crimes et délits contre la nation.
Cela permettrait, d'une certaine manière, de reconnaître Daesh et ses combattants comme étant des ennemis de guerre.
"Il y a une disposition qui permet de condamner jusqu'à 30 ans de prison toute personne qui entretient des relations avec l'ennemi", indique l'élu Les Républicains.
Et d'ajouter : "Ces dispositions utilisées à plusieurs reprises, notamment pendant la guerre d'Algérie, nous éviterait toutes les aventures juridiques incertaines qui sont proposées par les uns et les autres".
Concernant les personnes fichées S pour radicalisation et qui cherchent à communiquer avec Daesh : François Fillon estime qu'un passage derrière les barreaux est obligatoire : "Ce n'est pas de la rétention.
Ceux qui cherchent à entrer en contact avec ceux qui nous combattent, c'est en prison qu'ils doivent aller". Il en profite ainsi pour lancer un appel aux magistrats pour qu'ils fassent "preuve d'une sévérité extrême" vis-à-vis de ces individus.
Renseignement humain et armée numériqueParmi ses autres propositions pour lutter contre le terrorisme, François Fillon demande au gouvernement de suivre les préconisations du rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015.
Celles-ci se rapportent notamment à "l'unification" des services de renseignement et le retour d'un développement du "renseignement de terrain" qui, selon lui, n'était "pas nécessaire" il y a dix ans.
En outre, il est également question d'une surveillance accrue des lieux de culte et d'une réflexion sur "l'intégration" de l'islam en France.
"Il y a eu, par le passé, un bras de fer entre l'État et les autres religions pour qu'elles acceptent les règles de la République.
Il n'y a aucune raison que les musulmans n'acceptent pas les mêmes règles", estime François Fillon. Concrètement, il souhaite ainsi que ceux qui prêchent soient contrôlés et s'adressent en français aux fidèles et réclame l'interdiction des financements étrangers et de "toutes les associations qui se réclament des salafistes et des Frères musulmans".
Enfin, François Fillon réclame la création d'une "armée numérique" pour combattre la propagande jihadiste sur Internet : "Il faut que nous ayons une forme d'arme pour lutter sur le plan numérique. Il nous faut des hommes et des femmes pour aller attaquer des réseaux qui se comportent en dehors des lois de la République".
sources RTL
En mars 2015 l'Armée s'entrainait déjà
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