George, 22 mois, est assis sur une petite chaise bleue, face à un bureau pour enfant. Il a entre ses mains un jeu pour les grands - un iPad. Une situation de plus en plus fréquente qui divise parents et pédiatres. Penché sur la tablette, l'enfant appuie sur les icônes de "La boîte à Meuh", une application qui produit des sons de vaches, de canards et de chiens. Pour sa mère, Aurélie Mercier, 32 ans, les applications iPad ont l'avantage de repousser les limites du monde de son fils : "C'est une fenêtre ouverte sur des milliers de choses que nous n'avons pas à la maison, condensées dans ce si petit objet." Le nombre d'applications pour bébés et enfants en bas âge explose, selon Heather Leister, qui teste ces programmes sur le site américain theiphonemom.com depuis 2009. Mais psychologues et parents sont divisés sur l'opportunité de mettre des smartphones et des tablettes entre de si petites mains, quand on sait combien les premières années sont cruciales dans le développement d'un enfant. Pour Katie Linendoll, journaliste high-tech chez CNN à New York, les applications sont les "baby-sitters ultimes". "S'il existe une application simple à comprendre, un enfant l'adoptera", explique-t-elle.
Pas besoin de technologie pour jouer
Mais certains parents craignent que cela perturbe la manière dont les enfants jouent avec les jeux traditionnels. Sarah Rotman Epps, analyste de la consommation de produits technologiques basée à Boston, raconte que son fils de deux ans "adore dessiner sur du papier avec des crayons". "Mais il est frustré en voyant que l'image est immobile, et je pense que cela vient de notre culture où la vidéo et l'animation sont omniprésentes." C'est ce qui dérange Serge Tisseron, pédopsychiatre, qui craint que ces applications n'empêchent les enfants d'appréhender l'espace en trois dimensions, une étape majeure de leur développement. "Nous savons qu'un enfant en bas âge a absolument besoin de faire appel à tous ses sens", affirme-t-il. Dans les deux premières années de la vie, le cerveau triple de volume, les synapses se forment tandis que les jeunes enfants vivent des expériences avec les objets qu'ils sentent, mordent et jettent. "C'est là que la simplicité des jouets et des jeux sans règle préétablie est cruciale. Aucune application ne remplacera l'importance de prendre deux cubes et de réfléchir à la manière de les empiler l'un sur l'autre", dit la pédiatre texane Ari Brown qui a dirigé un rapport de l'Académie américaine de pédiatrie en 2011 sur l'utilisation des écrans par les moins de deux ans. Pour Ari Brown, pendant que les enfants jouent avec des tablettes, ils ne font pas une autre activité qui pourrait être plus bénéfique. Un point de vue partagé par Jean-Philippe Vieira, 46 ans, cuisinier en région parisienne qui n'a ni tablette, ni téléphone mobile et limite le temps passé par ses enfants devant la télévision à 20 minutes chaque vendredi. "Il n'y a pas besoin de technologie pour jouer", confie-t-il dans un parc où résonnent des cris d'enfants.
J'ai une fille, et je ne l'ai pas élevé "gaga",mais il est vrai que l'air pur est préférable de loin à la fixation d'objets que la société nous crée,bien entendu je suis contre pour les petits ,en ce qui nous consernent il faut évoluer avec son temps.Certains gsm sont meme dotés d'une touche qui peut secourire une personne souffrante,dans ce cas ,je suis à 100% pour l'évolution.
Le danger pour des familles se retrouvent parfois désemparées, face à des enfants qui s'isolent du monde, obnubilés par les écrans.
Puis "l’enfant qui devient adolescent peut trouver dans l’écran une sorte de refuge et de réconfort. Les parents ou la famille aussi peuvent être tranquillisés au moment où l’enfant est devant l’écran puisqu’on ne l’entend pas. Dans ce cas, cela peut devenir inquiétant, mais il ne faut pas diaboliser" dans la mesure où les parents peuvent aussi trouver un accord à respecter avec l’enfant.