[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le dépôt du logo et du slogan du groupe de pirates informatiques Anonymous par une petite société française a fait polémique ces derniers jours, mais il semble que l'aventure s'arrête là pour la start-up. Celle-ci a en effet décidé de renoncer à s'approprier l'identité d'Anonymous. Mais elle ne renonce pas pour autant à vendre des tee-shirts frappés du masque de Guy Fawkes dans V pour Vendetta, et du slogan "Nous sommes Anonymous. Nous sommes légion. Nous ne pardonnons pas, Nous n'oublions pas. Craignez-nous." La pression des internautes, Anonymous ou non, a fait plier l'entreprise.
Le gérant d'Early Flicker a reconnu, sur le site de l'une de ses sociétés, que son infrastructure informatique avait été "prise d'assaut", de même que sa messagerie électronique, notamment après la publication d'une vidéo de menaces sous le pseudo AnonymousFrancophone (voir ci-dessous). "Anonymous, soucieux de la liberté d'expression, exige de M. Auffret (le gérant, NDLR) qu'il retire ces marques déposées de sa société, sous peine de déchaîner notre colère", explique une voix artificielle dans la vidéo. Anonymous ne pardonne pas
M. Auffret a eu des contacts avec des membres se réclamant d'Anonymous en France, ou du comité de soutien. Il s'est engagé à envoyer à l'Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi) une déclaration de renonciation, ainsi qu'à publier une vidéo d'excuses. Ses interlocuteurs ont de leur côté promis d'appeler à l'arrêt des pressions exercées sur les sites, mais aussi sur le gérant et sur ses proches.
Encore faudrait-il qu'Anonymous ait une hiérarchie, ou soit un minimum organisé, pour que cette requête soit suivie d'effet : rien ne dit que les interlocuteurs du gérant ont un véritable pouvoir sur les autres hackers. Sans oublier que ces pirates n'oublient pas et ne pardonnent pas, c'est dans leur slogan... De nombreux exemples montrent que les "victimes" d'Anonymous ne sont jamais tranquilles, même plusieurs années après les événements. Une perspective inquiétante pour M. Auffret et ses proches, qui pourraient continuer à subir longtemps les foudres de certains de ces hacktivistes.
Source Par Guerric Poncet Le Point.fr - Publié le 07/08/2012 à 12:18