Il réclame 2,5 millions d’euros aux squatteurs de son immeuble
L’ancien propriétaire d’un immeuble parisien squatté par des mal-logés réclame devant la justice 2,5 millions d’euros à des associations. Il souligne que l’immeuble n’était pas vacant et que son occupation l’a obligé à vendre son bien.
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L’ancien propriétaire espagnol de l’immeuble de bureaux situé au 2, rue de Valenciennes, dans le Xe arrondissement de Paris, cherche à faire condamner devant le TGI de Paris de condamner une association et deux militants ayant soutenu le squat de sa propriété. Il réclame 2,5 millions d’euros au titre du préjudice subi. Il reproche à l’association Droit au logement (DAL) ainsi qu’à deux militants du collectif Jeudi Noir d’avoir «organisé et soutenu l’occupation d’un immeuble que le propriétaire cherchait à exploiter, et qui n’était pas vacant», a déclaré Me Jacques Bouyssou, l’avocat du propriétaire espagnol.
«Ce promoteur s’évertue depuis quatre ans à mener ces poursuites pour nous condamner à des sommes extraordinaires», a pour sa part réagi le DAL (Droit au logement) par la voix de son porte-parole Jean-Baptiste Eyraud, qui a dénoncé «un acharnement». «Les sommes demandées peuvent mettre le DAL sur la paille», a ajouté Me Simon Foreman, avocat de l’association, en marge de l’audience. «On est face à un professionnel de l’immobilier qui prend cette affaire pour essayer de liquider le DAL et toutes ces associations qui sont là pour soutenir les personnes dans le besoin».
Expulsion réclamée en 2013
Peu avant l’audience, une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblés devant le Palais de justice, scandant «un toit, c’est la loi!» ou «Non à la spéculation, oui à la réquisition». Une soixantaine de personnes mal-logées, dont une trentaine d’enfants, s’était installée à partir du 29 décembre 2012 dans cet immeuble vide avec l’aide de ces associations. À l’automne 2013, le propriétaire avait demandé l’expulsion des squatteurs, sans toutefois demander d’indemnités directement aux occupants. La mairie de Paris avait finalement préempté l’immeuble avant de l’acheter définitivement en 2015, à un prix de 6,5 millions d’euros, pour en faire des logements sociaux. Le tribunal a mis son jugement en délibéré le 15 mai prochain.