Des manifestants espagnols portant des masques à l’effigie de Julian Assange et des Anonymous, en 2010. Photo Reuters/Jon Nazca.
Alors que les tensions diplomatiques internationales restent fortes dans l’affaire Julian Assange, la nébuleuse Anonymous s’est attaquée ces derniers jours, avec un regain de vitalité ce matin, à plusieurs sites institutionnels britanniques. Rassemblées sur Twitter derrière le hashtag #OPfreeAssange, relayé par de nombreux comptes Anonymous et notamment @Anon_Central (145 000 followers), plusieurs attaques par déni de service (DDOS) sont toujours en cours.
Sont visés où ont été visés : les sites du ministère de l’Intérieur, duministère de la Justice, du 10 Downing Street (le bureau du Premier ministre), ainsi que celui du ministère du Travail et des Pensions. Ponctuellement inaccessibles, ces sites fonctionnement à cette heure normalement. Certains comptes Twitter relaient également un appel à « occuper » — virtuellement ou physiquement ? — les ambassades britanniques dans le monde.
Les Anonymous affirment vouloir défendre la liberté de Julian Assange, cofondateur de WikiLeaks. Ce dernier est réfugié depuis deux mois dans l’ambassade d’Equateur à Londres, qui lui a accordé l’asile politique jeudi 16 août. Depuis, la police britannique encercle le bâtiment de l’ambassade, situé dans le centre de la ville, et réaffirme son intention d’arrêter Julian Assange s’il quitte son refuge, afin de l’extrader vers la Suède, où il est réclamé dans une affaire de viol et d’agression sexuelle.
Julian Assange estime que, s’il est extradé vers la Suède, Stockholm le livrera ensuite aux Etats-Unis, qui souhaitent le juger pour la divulgation de câbles diplomatiques et d’informations militaires via le réseau WikiLeaks.
Le discours de Julian Assange depuis une fenêtre de l’ambassade d’Equateur à Londres, dimanche 19 août.
L’Equateur s’est dit ce matin prêt à dialoguer avec le Royaume-Uni et la Suède pour trouver une solution dans ce dossier complexe. Selon le président équatorien Rafael Correa, interrogé hier soir par la télévision publique ECTV c’est la « position intransigeante » de ces deux pays qui a déclenché la crise diplomatique actuelle. Selon lui, le Royaume-Unie et la Suède n’ont jamais donné l’assurance que Julian Assange ne serait pas extradé vers les Etats-Unis, où il risque une longue peine de prison voire la peine de mort. Au cours du week-end, les ministres des Affaires étrangères de l’Union des nations d’Amérique du Sud (Unasur) et de l’Alliance bolivarienne des Amériques (ALBA) ont réaffirmé « leur solidarité » avec l’Equateur.Source