Plus on le mâche, plus il devient élastique, mais il ne colle jamais. Pour peu qu’on le lâche, il s’accroche à ce qu’il trouve. Table, trottoir, cheveux… Toute surface hors du palais buccal lui convient. Et il reste là, collé comme un bigorneau sur son rocher. Pourquoi ? Une expérience simple apporte un premier élément de réponse : si on mouille une surface, le chewing-gum n’y colle plus. « C’est un phénomène physique comparable à ce qui se passe quand on fait une vinaigrette » expose Mathieu Leocmach, chercheur CNRS au sein de l’Institut Lumière Matière. Une question d’affinités qui se construit « en échangeant des cadeaux ». « L’eau aime partager ses atomes d’hydrogène avec d’autres molécules. C’est ce qu’on appelle la liaison hydrogène » rappelle le physicien. L’huile, au contraire, n’a pas cette capacité. L’eau et le vinaigre restent donc d’un côté, l’huile de l’autre.