Créé en mars, le Collectif des livreurs autonomes de Paris (Clap) appelle depuis hier « l’ensemble des 7 500 livreurs Deliveroo des 20 villes françaises » où le service est implanté à la grève ce soir à partir de 19h
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] , avec le soutien des syndicats CGT et Solidaires. Sont également prévus des rassemblements à Paris et à Lyon. Cette mobilisation vise à contester un changement de rémunération décidé par la plateforme britannique Deliveroo. Depuis le début du mois, des rassemblements ont déjà été organisés à Bordeaux et à Lyon.
Changement de rémunérationLes livreurs travaillant pour Deliveroo depuis septembre 2016 sont rémunérés 5 euros la course (5,75 euros à Paris), alors que ceux qui ont débuté avant perçoivent 7,50 euros de l’heure, auxquels s’ajoute un complément de 2 à 4 euros par livraison. Fin juillet, Deliveroo a décidé de généraliser le paiement à la course
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et de supprimer la rémunération à l’heure d’ici septembre. 600 personnes sont concernées, selon l’entreprise, mais le Clap estime que ce chiffre est sous-évalué.
Perte de revenusSelon la CGT, qui soutient le mouvement, ce changement se traduira par une perte de revenus de l’ordre de 30 % à 40 % pour les livreurs concernés. Deliveroo estime que la demande de repas est aujourd’hui suffisante pour que les « bikers » puissent enchaîner les courses et maintenir leur rémunération. Ce système est moins avantageux
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] « notamment en heures creuses, alors que la possibilité d’avoir des places dans les meilleurs créneaux est de plus en plus difficile », estime dans La Croix Arthur Hay, qui a fondé en mars le syndicat CGT des coursiers à vélo de Gironde.
Un nouveau modèle de livraisonLe britannique Deliveroo, l’allemand Foodora et l’américain Uber (avec la marque UberEats) sont les principales plateformes permettant de se faire livrer des plats par des coursiers indépendants
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] . Ils prélèvent une commission de l’ordre de 30 % sur la commande. Les coursiers (pour beaucoup des étudiants exerçant cette activité à temps partiel) sont généralement des auto-entrepreneurs et non des salariés. Voici un an, Deliveroo a effectué une levée de fonds de 245 millions d’euros pour financer son expansion internationale.
Système sans planningLe Clap craint qu’à terme Deliveroo évolue vers un système sans planning
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] comparable à celui utilisé par Uber, où les coursiers ne s’inscrivent pas à l’avance pour occuper des créneaux horaires, mais se signalent simplement via leur appli lorsqu’ils sont actifs. Il estime qu’un tel système, qui augmente la concurrence entre les livreurs, aurait pour conséquence de provoquer une baisse du tarif de la course. Deliveroo assure cependant qu’un tel changement n’est pas à l’ordre du jour.