L'éditeur de musique bayonnais Agorila entend relever le défi du numérique et de la création avec ses spécialités régionales.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]A côté des majors il y a une place dans le monde de la musique pour les indépendants, surtout s'ils sont sur des créneaux très typés. C'est avec cette conviction que Pierre Meyzenc crée en 1949 à Bayonne Agorila. Avec son fils Manex, aujourd'hui aux manettes, il draine salles des fêtes, églises, écoles du Pays basque pour enregistrer chorales, ténors locaux et tout ce qui chante alentours.
A présent à la tête d'une compilation rare mais consistante de morceaux, Agorila a élargi son registre aux musiques de fêtes et aux bandas (fanfares locales d'amateurs) mais également à la création musicale qui entoure la tauromachie et l'univers du rugby, troisième mi-temps comprise. Sans oublier les oeuvres religieuses, car Lourdes n'est guère loin. « Nous avons un catalogue identitaire, reconnaît Manex Meyzenc, mais il est très diversifié avec plus de 700 CD originaux. »
Plate-forme numériqueA l'affiche d'Agorila Productions, des compositions de Luis Mariano, André Dassary, des chanteurs basques comme Michel Etcheverry, mais également des groupes de ska-punk ou de rock, surtout locaux. La maison creuse aussi de nouveaux sillons autour de la zumba (un mix latino-aérobic) et elle est devenue le premier distributeur en France de la musique pop sud-coréenne. Au total, 10 salariés s'affairent à réaliser 25 productions originales par an pour un chiffre d'affaires moyen de 1,5 million d'euros.
Seule fausse note dans cette aventure, la mutation du Compact Disc et la dématérialisation de la musique. Agorila a donc lui aussi mis en place une plate-forme de téléchargement. « En numérisant notre catalogue, nous avons anticipé la disparition du CD et nous répondons à une demande de numérique de plus en plus massive », juge Manex Meyzenc. Cette offre, montée avec le distributeur toulousain Idol, se traduit par un catalogue de 8.500 morceaux proposés à la vente, qui sont aussi disponibles auprès de la discothèque virtuelle iTunes. S'y ajoutent deux sites de téléchargement payants, l'un de partitions complètes, l'autre de musique religieuse.
« Depuis 2007-2008, nous avons une perte de ventes de 10 à 14 % sur les albums, tandis que le numérique ne progresse que de 2 % par an », admet le dirigeant, qui cherche à pallier le manque actuel de création par des accords avec des éditeurs qui sont sur la même niche que lui comme le corse Ricordu ou le breton Keltia.
Enfin un éditeur de musique qui déroge à la règle, comme toujours les pays basque sont un exemple pour les bonne initiatives de cette envergure. Les majors n'ont qu'a bien se tenir si ils ne veules pas voir d'autres éditeurs de toutes sorte faire de même!!
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