"L'ACS concerne des revenus légèrement supérieurs à ceux qui ouvrent droit à la CMU. Au moins de 60% des gens éligibles n'y ont pas recours", ajoute Philippe Warin, du CNRS. Compte tenu du nombre de gens concernés, et de la variété de leurs profils, les raisons de non recours sont très variées, et souvent difficiles à quantifier avec précision.
Pour le RSA, les embarras administratifs sont un frein certain. "Une partie estime que les sommes sont trop faibles pour monter un dossier complexe, alors qu'ils espèrent se relancer en quelques mois", explique notre expert. Même son de cloche pour l'ACS, d'autant que ce dispositif laisse un reste à payer dissuasif pour les plus précaires.
La méconnaissance des aides concerne aussi beaucoup de monde, avant tout les immigrés récents. Quant à ceux en situation irrégulière, ils peuvent même s'en méfier, de peur de se signaler aux autorités. "Contrairement à l'Aide médicale d'Etat (AME), il n'y a pas d'association pour faire tampon avec les institutions", déplore Philippe Warin.