Des textes, en vers ou en prose, qu'importe, si ils nous parlent au cœur.
Si
Si tu crois qu'un sourire est plus fort qu'une arme, Si tu crois à la puissance d'une main offerte, Si tu crois que ce qui rassemble les hommes est plus important que ce qui divise, Si tu crois qu'être différent est une richesse et non pas un danger, Si tu sais regarder l'autre avec un brin d'amour, Si tu préfères l'espérance au soupçon, Si tu estimes que c'est à toi de faire le premier pas, plutôt qu'à l'autre, Si le regard d'un enfant parvient encore à désarmer ton coeur, Si tu peux te réjouir de la joie de ton voisin, Si l'injustice qui frappe les autres te révolte autant que celle que tu subis, Si pour toi l'étranger est un frère qui t'est proposé, Si tu sais donner gratuitement un peu de ton temps par amour, Si tu acceptes qu'un autre te rende service,
Si tu partages ton pain et que tu saches y joindre un morceau de ton coeur, Si tu crois qu'un pardon va plus loin qu'une vengeance, Si tu sais chanter le bonheur des autres et danser leur allégresse, Si tu peux écouter le malheureux qui te fait perdre ton temps et lui garder ton sourire, Si tu sais accepter la critique et en faire ton profit, sans la renvoyer et te justifier,
Si tu sais accueillir et adopter un avis différent du tien, Si pour toi l'autre est d'abord un frère, Si la colère est pour toi une faiblesse, non une preuve de force, Si tu préfères être lésé que faire tort à quelqu'un,
Si tu refuses qu'après toi ce soit le déluge, Si tu te ranges du côté du pauvre et de l'opprimé sans te prendre pour un héros, Si tu crois que l'Amour est la seule force de dissuasion, Si tu crois que la Paix est possible,
Relâcher son emprise crispée sur la journée : Je crois que jusque dans leurs nuits, beaucoup de gens gardent serré dans leurs griffes avides ou affamées un morceau de la journée.
Ce devrait être chaque soir un geste d'abandon et de détente : laisser aller la journée, avec tout ce qu'elle a comporté. Et se résigner à laisser tout ce qu'on n'a pas pu mener à bien, en sachant qu'une nouvelle journée va venir.
Il faut aborder la nuit avec les mains vides, ouvertes, dont on a laissé la journée glisser. Alors seulement on peut vraiment se reposer. Et dans ces mains vides et reposées, qui n'ont rien souhaité retenir et où il n'y a plus un seul désir, on reçoit en se réveillant, une nouvelle journée.
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Béatricejp
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Si tu veux pouvoir vivre en ce monde, Accepte l'imperfection. Accepte que les autres ne soient pas parfaits, Accepte qu'avec les meilleures intentions du monde, Tu es imparfait.
Car ce qui semble parfait pour l'un Ne l'est pas pour son prochain Et si l'imparfait se situe dans le passé, Tant qu'il y aura le présent et le futur, Le chemin sera ouvert pour tendre à la perfection, Tout en te connaissant de mieux en mieux, Toi et tes imperfections.
Avec humilité et sans fausse modestie, Si tu peux regarder et aimer Ce que te renvoie le miroir intérieur, Ton côté face et ton côté pile, Et avec ton âme être en harmonie, Alors tu es sur le chemin de la Vérité.
Le monde, depuis un siècle, évolue à pas de géant. Tout se précipite : le vent du progrès nous coupe la face. Amer symptôme : l'accélération continue est le propre des chutes plutôt que des ascensions.
Magnifique texte d'amour pour dire je t'aime : Je t'aime, mon ange, tu le sais bien, et pourtant tu veux que je te l'écrive. Tu as raison. Il faut s'aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l'écrire..." Elle, c'est Juliette Drouet. Lui, s'appelle Victor Hugo.
Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai rien dit. je n'étais pas communiste Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai rien dit. je n'étais pas syndicaliste Quand ils sont venus chercher les juifs, je n'ai rien dit. je n'étais pas juif Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n'ai rien dit. je n'étais pas catholique Et, puis ils sont venus me chercher. Et il ne restait plus personne pour protester --------------------------------------------------- Als die Nazis die Kommunisten holten, Habe ich geschwiegen ; Ich war ja kein kommunist. Als sie die Sozialdemokraten einsperrten, habe ich geschwiegen ; ich war ja kein Sozialdemokrat. Als sir di Juden holten, Habe ich geschwiegen ; Ich war ja kein Jude. Als sie die Katholiken holten, habe ich nicht protestiert ; Ich war ja kein Katholik. Als sie mich holten, gab es keinen mehr, der protestieren konnte.
Dachau-1942 - Pasteur Martin Niemöller, texte revu par Berthold Brecht.
Il était veuf et n’avait qu’un fils. Un jour , son cheval disparu. Tous ses voisins le plaignirent, en disant qu’une bien triste chose était arrivée.
« Peut-être que oui , peut-être que non » répondit-il.
Trois jours plus tard, son cheval revint accompagné de trois chevaux sauvages. Les voisins l’envièrent et lui affirmèrent : « Quelle chance tu as ! »
À quoi il répondit : « Peut-être que oui , peut-être que non »
Son fils tenta de monter l’un des chevaux sauvages, tomba et se cassa une jambe. Les voisins dirent : « Quelle malchance ! » « Peut-être que oui , peut-être que non » répondit une nouvelle fois le paysan.
Trois jours plus tard, les soldats vinrent chercher tous les jeunes hommes valides pour les enrôler dans l’armée, et le fils du paysan ne fut pas enrôlé.
La morale de cette histoire. Nous ne savons pas ce que la vie nous réserve. Nous ne voyons qu’un tout petit bout de notre réalité.
La Couronne Effeuillée Extrait Des Elègies La Maison De Ma Mère
Par Marceline Desbordes-Valmore
J' irai, j' irai porter ma couronne effeuillée Au jardin de mon père où revit toute fleur ; J' y répandrai longtemps mon âme agenouillée: Non père a des secrets pour vaincre la douleur.
J' irai, j' irai lui dire, au moins avec mes larmes: "Regardez, j' ai souffert... " il me regardera, Et sous mes jours changés, sous mes pâleurs sans charmes, Parce qu' il est mon père il me reconnaîtra.
Il dira : " c' est donc vous, chère âme désolée La terre manque-t-elle à vos pas égarés ? Chère âme, je suis Dieu : ne soyez plus troublée ; Voici votre maison, voici mon coeur, entrez ! "
O clémence ! ô douceur ! ô saint refuge ! ô père ! Votre enfant qui pleurait vous l' avez entendu ! Je vous obtiens déjà puisque je vous espère Et que vous possédez tout ce que j' ai perdu.
Vous ne rejetez pas la fleur qui n' est plus belle ; Ce crime de la terre au ciel est pardonné. Vous ne maudirez pas votre enfant infidèle, Non d' avoir rien vendu, mais d' avoir tout donné.
Elle s’est regardée dans le miroir, puis je l’ai regardé, il était assis au lit, elle lui a demandé :
– Tu m’aimes toujours ?
Il a répondu :
– Comme le premier jour.
Elle a pris ses mains à la taille et lui a demandé :
– Tu as remarqué que mon corps n’est plus le même que quand on s’est rencontrés ?
Il a répondu :
– Non, pas du tout.
Elle a mis ses mains sur son ventre et lui a demandé :
– Tu as remarqué que mon ventre est déjà tombé ?
Il a répondu :
– Non, pas du tout.
Elle a enlevé son peignoir, a regardé ses jambes et lui a demandé :
– As-tu remarqué que mes jambes ne sont plus dures et lisses comme avant ?
Il a répondu :
– Pas encore.
Elle s’approcha alors de lui et, les larmes aux yeux, lui demanda :
– Alors qu’est-ce que tu fais à mes côtés si tu ne me vois plus, si tu ne réalises pas combien mon corps a changé ? On dort ensemble et tu ne réalises pas que je ne suis pas la même d’hier ?
Il a souri et lui a dit :
– Bien avant de voir ton corps, je regarde ta façon d’être. Bien avant de toucher ton corps, j’ai senti ta façon d’aimer. Bien avant de voir ton buste levé, j’ai vu dans ta poitrine un coeur plein de bonté, Bien avant de voir ta silhouette sensuelle, j’ai senti que tu étais le moule parfait où planter ma semence. Je t’ai senti terre fertile, je t’ai senti mère, et une femme pour prendre soin de ma maison. Femme, ne sois pas triste à propos de la façon dont tu te vois, sois heureuse pour ce que je ressens encore. Je suis tombé amoureux de la sensualité et de la bonté de ton âme, pas de la vanité de ton corps.
Et à travers les larmes, il lui a dessiné un sourire qui a fait de nouveau briller son visage….
Auteur inconnu
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iroise
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Club des Sensibilités Différentes
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Rien n'est précaire comme vivre Rien comme être n'est passager C'est un peu fondre pour le givre Et pour le vent être léger J'arrive où je suis étranger Un jour tu passes la frontière D'où viens-tu mais où vas-tu donc Demain qu'importe et qu'importe hier Le coeur change avec le chardon Tout est sans rime ni pardon Passe ton doigt là sur ta tempe Touche l'enfance de tes yeux Mieux vaut laisser basses les lampes La nuit plus longtemps nous va mieux C'est le grand jour qui se fait vieux Les arbres sont beaux en automne Mais l'enfant qu'est-il devenu Je me regarde et je m'étonne De ce voyageur inconnu De son visage et ses pieds nus Peu a peu tu te fais silence Mais pas assez vite pourtant Pour ne sentir ta dissemblance Et sur le toi-même d'antan Tomber la poussière du temps C'est long vieillir au bout du compte Le sable en fuit entre nos doigts C'est comme une eau froide qui monte C'est comme une honte qui croît Un cuir à crier qu'on corroie C'est long d'être un homme une chose C'est long de renoncer à tout Et sens-tu les métamorphoses Qui se font au-dedans de nous Lentement plier nos genoux Ô mer amère ô mer profonde Quelle est l'heure de tes marées Combien faut-il d'années-secondes À l'homme pour l'homme abjurer Pourquoi pourquoi ces simagrées Rien n'est précaire comme vivre Rien comme être n'est passager C'est un peu fondre pour le givre Et pour le vent être léger J'arrive où je suis étranger.
Prends ma main. Ne la lâche pas. J’écouterai ce que tu veux me dire. Si tu préfères te taire, j’entendrai ton silence. Si tu ris, je rirai avec toi, mais jamais de toi. Si tu es triste, j’essaierai de te consoler. Je ferai pour toi des bouquets de soleil. J’allumerai des feux de joie là où chacun ne voyait plus que cendres. Si je n’ai qu’une rose, je te la donnerai. Si je n’ai qu’un chardon, je le garderai pour moi. Je te donnerai ce qui te plaît, ce qui te rassure le plus, si je le possède. Si je ne le possède pas, j’essaierai de l’acquérir.
Donne-moi la main. Nous irons où tu voudras. Je te ferai entendre la musique que j’aime. Si tu ne l’aimes pas, j’écouterai la tienne. J’essaierai de l’aimer. Je te dirai le nom de mon fleuve, qui n’est pas le tien. Nul ne peut se flatter de posséder un fleuve, je le sais. Car l’eau fuit, coulant vers son destin, toujours pareille et toujours renouvelée. Chacun de nous a laissé, sur une berge, des instants de sa vie qui sont devenus des souvenirs, racines, source où l’on revient quand resurgit en nous la soif de pureté. […]
Je t’apprendrai ce que je sais. C’est peu. Tu m’apprendras ce que tu sais. C’est beaucoup. Ne dis pas que tu ne sais rien. Cela n’existe pas, quelqu’un qui ne sait rien. Ou alors, si ça existe, tant mieux. C’est comme un jardin sauvage, un jardin vierge, un jardin à naître, où l’on peut rêver de mille jardins. C’est comme l’enfant à venir – l’enfant espéré. C’est la vie devant soi, ronde et inattaquée, comme une boule de Noël.
Prends ma main
Prends ma main. Cinq doigts refermés autour des nôtres, c’est le plus beau cadeau du monde. Cela nous préserve de la peur, de l’abandon, du doute. Une main offerte, c’est un monde nouveau. Deux bras ouverts, c’est le miracle. Je te prêterai un peu de ma folie. Enseigne-moi un peu de ta sagesse. Un peu, mais pas trop. Quand tu me verras raisonnable, si je le deviens jamais, rends-moi, s’il te plaît, un peu de ma folie. Empêche-moi de m’éteindre. Je t’empêcherai de te brûler, pour rien, aux feux des pilleurs d’épaves. Efface de ma vie les gestes inutiles, les gestes sans amour. Il n’y a plus de gestes inutiles, quand ils servent à la joie. « Il était une fois » un lieu où j’aimais à chanter, quand j’étais petite, parce qu’un écho y chantait avec moi. Nous serons pareils à des échos. Je ne me blesserai pas de tes silences. Tu respecteras les miens. Je ne t’assassinerai pas de « Pourquoi ? ». Tu n’es ni clé, ni serrure. Je ne suis ni charade ni question à résoudre. Tu es toi. Je suis ce que je suis. Je ne troublerai pas ta musique intérieure. Ne dis pas que je fais des fausses notes si je ne pense pas comme toi. Nous sommes vivants, en quête de vivants. Donne-moi la main. Si tu veux me quitter au coin de la rue, je te quitterai au coin de la rue. C’est promis. Si tu veux aller plus loin, je t’accompagnerai jusqu’à ce « plus loin ». Mais pas au-delà. Tu n’es pas remorqueur. Je ne suis pas bouée. Nous allons avec la vie, comme le sable, le temps, et l’eau : entre source et delta.