[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La famille Husseini autour de la tombe de Madina
A Sid, ville frontalière de la morne plaine de Vojvodine (nord de la Serbie), Madina, 6 ans, repose au fond d'un cimetière orthodoxe, près de trois autres petits tas de terre: Hamidi Hadere (1930-2015), Abu Shafar Mustafa (1970-2016) et un Mohamadi au prénom déjà illisible (1946-2016). Malgré la fermeture des frontières début 2016, la route des Balkans reste empruntée clandestinement par de nombreux migrants.
"La mort évitable" de Madina "vient rappeler à l'Union européenne et aux autorités régionales que les gens restent en danger dans les Balkans", dit Andrea Contenta, de Médecins Sans Frontières-Serbie qui s'indigne que des migrants soient refoulés hors de toute procédure. Sur les onze premiers mois de 2017, l'ONG a comptabilisé 143 morts entre la Turquie et l'UE: noyades, accidents de voiture, chutes ou électrocutions depuis les toits des trains, suicides... Au-delà des données publiques, "nous ne savons pas combien ont perdu la vie dans la région", poursuit Andrea Contenta.