Des rives du Bosphore au pied de Sainte-Sophie, ils sont là, déambulant et flegmatiques, incrustés dans le décor comme ces pierre précieuses sur les apparats des sultans et des empereurs d’antan. À Istanbul, la capitale économique de la Turquie, les chats, dont la population oscille entre 50 et 100.000 âmes, ne sont pas des habitants comme les autres et jouissent, depuis la nuit des temps (ou presque), d’une attention particulière. «Il s’agit d’une communauté de ferals», explique la comportementaliste Marie-Hélène Bonnet.
«Ces bêtes ne sont pas adaptées à une vie domestique, contrairement à nos matous de maison habituels. Ils ont en effet l'instinct d'un chat libre n'acceptant pas les contraintes des chats de compagnie.»
Fascinée par la passionnante destinée de ces stambouliotes moustachus et un poil arrogants, la réalisatrice Ceyda Torun a eu la bonne idée de leur consacrer le superbe documentaire Kedi (signifiant chat en turc), à découvrir en salles dès le 27 décembre.