La grande mosquée de Paris (GMP), mécontente de constater que son recteur, Dalil Boubakeur, n'a pas été invité aux vœux qu'Emmanuel Macron doit présenter ce jeudi 4 janvier aux autorités religieuses, a annoncé mercredi son retrait du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Le président de la République doit accueillir ce jeudi matin, pour une cérémonie traditionnelle d'échange de vœux, les responsables des cultes, déjà reçus longuement le 21 décembre à l'Elysée.
Chaque culte étant représenté par deux personnes, le CFCM, l'interlocuteur musulman officiel de l'Etat, le sera par son président en exercice depuis juillet Ahmet Ogras, proche de la Turquie, et le prédécesseur de celui-ci, Anouar Kbibech, de sensibilité marocaine.
Généralement convié sous les ors de l'Elysée, le recteur de la GMP, liée à l'Algérie, depuis plus d'un quart de siècle, Dalil Boubakeur, 77 ans, ne le sera pas cette fois.
Le recteur Boubakeur, qui s'estime marginalisé depuis qu'il a laissé les commandes du CFCM en 2015, est coutumier de ces sorties fracassantes, généralement suivies de retours plus discrets. Fin janvier 2017, il avait exprimé son refus de participer au nouveau chantier de "l'islam de France", articulé sur une fondation culturelle, aujourd'hui active sous la présidence de Jean-Pierre Chevènement, et une association cultuelle de financement, toujours au point mort. Les positions de ce personnage expliquent peut-être son éviction ? Je l'ignore.