En cas de catastrophe naturelle, les services d'urgence s’engagent dans une course contre la montre pour apporter aux victimes une assistance rapide. Parmi les premiers sur le pont, les cartographes de crise dont le rôle consiste à suivre l'impact de cette catastrophe afin de guider les secours. Tremblements de terre, éruptions volcaniques, feux de forêt, inondations, tsunamis… C’est ainsi que la Terre rappelle aux humains qu’ils sont, malgré toutes leurs avancées, toujours désarmés face aux phénomènes naturels – sans compter les crises humanitaires et les désastres causés par l’homme. Pour fédérer rapidement et efficacement les secours, il faut des informations fiables sur la nature et le lieu des dommages causés. Un défi qui amène la plateforme de cartographie rapide du Sertit1 à produire, d’après des données récoltées à distance, des cartes de plus en plus haute résolution, dans des délais toujours plus courts.
Dans le sillage d’Irma Dès l’arrivée de l’ouragan Irma en septembre 2017, on a demandé aux chercheurs du Sertit
de cartographier le terrain pour que des mesures appropriées de gestion de crise puissent être prises dans les territoires ultramarins de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Illustrant le passage d’Irma et son intensité, leurs images avant-après ont guidé les services de la protection civile et environnementale, les organisations humanitaires, ainsi que les compagnies d’assurance. Et quand Irma a continué sa route, cette assistance en cartographie rapide s’est étendue à Porto Rico et à la République dominicaine, où des pompiers européens étaient également postés.
Il peut sembler surprenant que le Sertit soit basé à des milliers de kilomètres des Caraïbes, dans la ville de Strasbourg. Mais son travail est fondé sur la captation des informations à distance. « Les données que nous utilisons pour créer nos cartes viennent essentiellement de satellites d’observation de la Terre, mais aussi de capteurs aériens, comme des drones », explique Mathilde Caspard, ingénieure projet au Sertit. La cartographie de crise établie à partir de données distantes est un champ d’expertise relativement récent, qui remonte à la fin des années 1990. « Auparavant, les services de la protection civile dépendaient d’informations recueillies sur place et de modèles in situ, rappelle Stéphanie Battiston, directrice adjointe du Sertit, mais il fallait des semaines pour évaluer l’ampleur d’une catastrophe. Aujourd’hui, on peut obtenir en quelques heures des informations fiables concernant de vastes zones – même les plus inaccessibles. »