Près de 40 000 sans-abri dans la région Parisienne. Il n’y en a jamais eu autant. Et on détourne le regard. Elle dit « chez moi » quand elle parle de son coin de tunnel couvert de crasse dans les Halles. Kamir a 28 ans et des yeux verts noyés d’alcool. Sa chienne et son compagnon, un homme de 43 ans surnommé Chichine, sont ses « seuls espoirs ». Ils dorment ensemble, dans des sacs de couchage, « serrés, pour pas avoir peur », parmi les rats, dans un air pollué par les pots d’échappement des voitures qui les frôlent à vive allure. « Mais, au moins, il fait chaud », explique la jeune femme. « C’est pas une vie, répète Kamir. Ici, c’est le ghetto de la mort. » Elle fait volontiers le récit de sa courte existence, un drame en plusieurs actes : mort du père, maladie de la mère, délinquance, brouilles avec sa sœur… Jusqu’à la rue, le point de non-retour. Et son tunnel, depuis six ans. * Chichine, 43 ans, d’origine antillaise, et Kaya, la chienne qu’il a offerte à sa compagne. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
On croit voir le « Peuple d’en bas », de Jack London, dans cette artère souterraine. Quatre kilomètres nauséabonds à l’abri du froid. Quatre kilomètres de chaos souterrain où l’on perd la notion du temps. Et la raison, souvent. Une vingtaine de personnes y habitent, des hommes surtout. Les plus audacieux ont forcé les issues de secours ou pénétré dans les locaux techniques pour installer des logis de fortune. « C’est une population en très grande difficulté. La plupart sont dépendants à l’alcool et à la drogue. Il est difficile de les approcher », commente Nicolas Clément, le président du collectif Les Morts de la rue, bénévole depuis vingt-cinq ans. A la surface, le froid donne d’autres couleurs à la misère. Les sans-abri des rues ont le visage rougi de gerçures, cerné de bleu, ruisselant de pluie. Ils voient le monde au grand jour mais restent au bord.
C'est bien triste... [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] c'est vraiment la misère, et pour être descendu si bas, il a du se passer des drames dans la vie de ces gens là...
je viens de m'apercevoir que "Paris Match" toute reproduction est interdite ! donc je ne veux plus de ce magazine ici ..... merci d'en tenir compte ! je verrouille ce post !
ceux ou celles qui ont publiés un sujet venant de Paris Match doivent m'en faire part.