En 2009, TéléObs avait rencontré William Karel, réalisateur du documentaire “Mais qui a tué Maggie ?”
Vengeance. « Elle était persuadée, en plaçant John Major à sa suite, qu’ils seraient deux à gouverner, et elle s’est trompée. Quand il s’est représenté, deux ans après, elle a fait campagne avec son adversaire centriste ! Au parti conservateur, ils ont été effarés : elle a tué le parti pour vingt ans. » Témoins.« Les ministres étaient devenus une caisse d’enregistrement des décisions que Margaret Thatcher prenait. Pas un n’a émis de regret de l’avoir chassée. John Major n’a pas voulu s’exprimer parce qu’il était en dehors du « complot ». » Respect. « Quand Thatcher est arrivée au pouvoir, l’Angleterre vivait avec les prêts du FMI ! Il faut reconnaître qu’elle a redressé le pays. Mais même ses anciens ministres estiment qu’économiquement la purge a été trop forte. Tony Blair a quand même déposé un projet pour qu’elle ait droit à des funérailles nationales. » Antipathie. « Elle s’est battue pour rétablir les châtiments corporels à l’école; elle a déposé des projets pour le rétablissement de la peine de mort; elle était favorable à l’apartheid; elle disait que Pinochet était un démocrate; elle divisait le monde entre assistés et méritants : fille d’épicier ayant obtenu une bourse et travaillé jour et nuit, elle pensait que tout le monde pouvait faire comme elle. » … et empathie. « A partir du moment où elle perd le pouvoir, on en éprouve pour elle. Elle a réaménagé son bureau du 10 Downing Street à l’identique chez elle… Elle demandait à ses anciens conseillers de venir avec un ordre du jour… Six mois plus tard, lors d’une interview télévisée, elle craque en direct. Margaret Thatcher est aujourd’hui atteinte d’une forme d’Alzheimer. »
Extrait du documentaire de William Karel : “Mais qui a tué Maggie?” :