[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]VIDEO. L'eurodéputée d'EELV rejoint l'appel du co-président du Parti de gauche, dénoncé par le gouvernement, pour réclamer des mesures de moralisation de la vie politique. L'ancienne candidate à la présidentielle pour Europe Ecologie-les Verts, Eva Joly, a appelé lundi 8 avril sur BFM-TV "à manifester pour la VIe République" le 5 mai prochain aux côtés de Jean-Luc Mélenchon.
"J'appelle à manifester le 5 mai, à ses côtés [de Jean-Luc Mélenchon], pour clairement dire que nous voulons la VIe République, nous voulons la fin du cumul des mandats et nous voulons un vrai combat contre la finance, contre la fraude fiscale, contre la corruption", lâche l'eurodéputée. "Les mesures prises jusqu'à maintenant sont totalement insuffisantes pour faire face aux scandales" de l'affaire Cahuzac, de l'affaire Augier, ou des rumeurs autour de Fabius, qui ébranlent le gouvernement.
Le co-président du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a appelé la semaine passée à manifester le 5 mai prochain, jour anniversaire du second tour de la présidentielle, pour promouvoir "la VIe République" et donner un "grand coup de balai", après la crise créée par l'affaire Cahuzac. L'objectif est-il de "faire partir" François Hollande ? "Non ce n'est pas l'idée que je m'en fais", a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur Radio J. "Il s'agit plutôt d'ouvrir des portes qui jusque-là étaient fermées. Nous allons voir quelles leçons ceux qui sont aux commandes du pays vont tirer de ce qu'ils vont voir. S'ils n'en tirent aucune, la vague suivante sera plus puissante et la vague d'après encore plus."
la video ici :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]La France est "au bord de la crise de régime"L'appel d'Eva Joly à manifester contre le gouvernement risque de mettre de l'eau dans le gaz entre Europe Ecologie-Les Verts et le Parti socialiste. En effet, les écologistes comptent deux des leurs, Cécile Duflot et Pascal Canfin, dans le gouvernement Ayrault.
L'annonce a en tout cas été saluée par Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche :
Eva joly appelle à manifester le 5 mai pour la 6e république. Bienvenue parmi les organisateurs Eva ! #pg #fdg
— coquerel eric (@ericcoquerel) 8 avril 2013
Ce défilé "n'est pas spécifiquement une manifestation Front de gauche", avait annoncé Jean-Luc Mélenchon. "C'est ce que nous pouvons appeler une marée citoyenne, qui va d'ailleurs être préparée par des assemblées citoyennes dans les bourgs et les villages, une marée citoyenne comme vous en avez à Madrid, comme vous en avez au Portugal."
Après l'affaire Cahuzac, Eva Joly avait auparavant jugé dans "Metro" que la France est "au bord de la crise de régime" et que le gouvernement doit "agir en conséquence", plaidant pour "une autre politique". "Le remaniement peut être une façon de tirer les conséquences de ce qui s'est passé, mais ça ne suffira pas", avait-elle ajouté. "Il faut vraiment que le président de la République comprenne quelle crise nous traversons. Le danger, c'est que les Français se disent : 'Il y a l'élite qui nous gouverne, et les autres'. Pour les citoyens, il est tout simplement insupportable que le ministre du Budget, qui prônait l'austérité, ait lui-même abrité sa fortune à l'étranger. C'est le pire des symboles."
Cette manifestation "rompt avec toute l'histoire de la gauche"Benoît Hamon, le ministre délégué à la Consommation, a condamné lundi l'appel à manifester de Jean-Luc Mélenchon, estimant qu'elle visait à diviser la gauche et risquait de favoriser une montée de l'extrême droite. "La gauche doit être collective [...] appeler à une manifestation coup de balai contre la gauche, ça rompt avec toutes les traditions, toute l'histoire de la gauche", a souligné le ministre sur RTL. "Il y a là une initiative qui à mes yeux ne contribue pas à rassembler le peuple de gauche face à la menace qui est celle de la radicalisation de la droite et de la montée en puissance de l'extrême droite."
Une telle manifestation de protestation contre le gouvernement "divise la gauche et, en divisant la gauche, on peut être sûr du résultat : à la fin, ceux que nous sommes censés représenter dans l'espace politique, les classes populaires, ceux qui vivent avec 1.000 euros, ceux qu'ont pas de boulot, seront les dindons de la farce", a souligné le ministre.
Benoît Hamon a estimé par ailleurs qu'une loi sur la moralisation politique était "indispensable, mais pas suffisante. Il faut donner des gages de transparence." Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a réaffirmé dans la "Nouvelle République du Centre-Ouest" que le gouvernement prépare "des mesures sévères" pour moraliser la vie politique.
"Je prépare sous l'autorité du Président de la République des mesures sévères pour garantir la transparence, le respect de la loi et la probité", affirme le chef du gouvernement. "Les sanctions seront durcies, car nous ne pouvons tolérer le moindre manquement de la part de ceux qui sont investis d'une fonction publique. La fin du cumul des mandats, la transparence totale sur les patrimoines, la traque des conflits d'intérêts, la lutte contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux. Nous ferons tout ceci. Il y aura peut-être des résistances ou des hésitations ; je les combattrai avec la dernière énergie. C'est la condition de la confiance", conclut-il.
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