"On est en train de se faire dévorer, donc, il faut tirer le loup !" affirme un éleveur. Pour les écologistes, le retour de l’espèce en France est une victoire de la biodiversité. L'Etat a de son côté mis en place un "Plan loup"...
Cela faisait bien longtemps que la France n’avait plus à vivre avec le loup exterminé par l’homme. Ce grand prédateur, disparu du territoire en 1937, est menacé alors de disparition sur tout le continent européen. La bête devient une espèce protégée en 1979 avec une convention signée à Berne, en Suisse, qui interdit désormais de la tuer. 12 000 brebis tuées en 2017 pour une population officielle de 430 loups,Le débat s’installe dans le pays. D’un côté, les éleveurs qui souhaitent s’en protéger : "On est en train de se faire dévorer, donc, il faut tirer le loup !" affirme l’un des leurs. De l’autre côté, les écologistes qui se félicitent du retour de l’espèce dans la nature hexagonale en considérant que c’est une victoire dans leur lutte pour la préservation de la biodiversité.
Les bergers français sont installés dans une habitude dont ils ne veulent pas sortir. Ils laissent divaguer les bêtes seules dans des pâtures sans surveillance, les troupeaux font des centaines de tête... Le berger est devenu un homme d'affaire qui travaille sur l'ordinateur mais plus un homme de terrain. Dans les pays limitrophes, il y a aussi le loup. Ben oui, il ne connait pas de frontières. Le berger est avec ses bêtes, il y a des chiens et on les parque pour la nuit. Bizarrement la cohabitation se passe mieux que chez nous. Et pour les éleveurs qui embauchent des bergers, ils les payent tellement mal que ceux ci n'ont pas le coeur à l'ouvrage.
Et lorsque certains bergers témoignent que le loup ne leur pose pas de problèmes, ils ont à faire violemment aux opposants au loup. Certains ont même été jusqu'à tuer les brebis d'un berger pro loup. Alors qui est la bête féroce ?
Berger-paysan dans le Jura, Gérard Vionnet vient d’expérimenter sur un alpage des hauts plateaux du Vercors un système de garde protecteur du troupeau. Chance des débutants ou efficacité ? Il n’y a eu qu’une brebis tuée au lieu de cinquante les années précédentes.
Vétérinaire de 1979 à 1990, Gérard Vionnet élève depuis dix ans une dizaine de chevaux de monte et de trait, quelques vaches allaitantes, et quelques brebis pour les agneaux et la laine dans une ferme d’estive de soixante-dix hectares à 900 m d’altitude, à Vaux-et-Chantegrue, dans le Doubs. L’été, ses animaux entretiennent des espaces naturels (Natura 2000, pelouses sèches), tandis qu’il accueille en pension une centaine de vaches allaitantes suisses et des génisses montbéliardes.
Il participe aussi à un projet de réintroduction de céréales, dans le cadre d’un réseau de bergers-boulangers.
Reporterre - Vous vouliez garder votre troupeau en zone à loup. Pourquoi et comment ?
Gérard Vionnet - Je n’avais jamais gardé plus de deux cents moutons et je voulais garder avec le loup. Je veux aussi poser le problème du loup dans un contexte large... Ce que cache la problématique loup, c’est qu’on n’a pas les mêmes intérêts que les éleveurs. Les bergers croient les éleveurs solidaires, mais il y a beaucoup de différences. Je l’ai découvert en gardant avec un collègue deux mille brebis dans la réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors, la plus grande de France, avec huit alpages de deux mille moutons sur quatorze mille hectares.
Il y avait eu une grosse experience aussi, la réimplantation du loup à Yellowstone et les conclusions ont été au delà de leurs esperance, ça a modifié totalement la faune et la flore, il y avait de nouvelles espèces qui réapparaissaient, des regulations de population qui se faisaient naturellement. c'etait que du positif. apres comme tu l'as si bien dit Pestoune, il faudrait que les bergers se remettent en question. On oublie aussi de dire que quand un loup preleve une brebis sur le troupeau, parfois ça arrive c'est vrai, c'est UNE seule brebis, qu'il emmenent pour la manger totalement. les eleveurs ne font aucune difference avec les attaques de chiens sauvages qui tuent pour tuer et souvent plusieurs brebis. et là encore, les bergers accusent le loup. Enfin, il faut aussi rappeler que l'état n'est pas rat dans ce cas, souvent l'indemnisation les bergers pour chaque brebis tuée par un loup est supperieure à la valeur marchande de l'animal
Je rejoints Pestoune et Bert il ne faut pas oublier que l'lorsqu'une brebis ou autre est tuée par les loups, les paysans sont indemnisés par l'état. Je ne dis pas que c'est drôle pour eux, mais la compensation financière est là pour les aider.
Pourquoi le loup, ne gêne pas ni en Espagne ni en Italie et que curieusement en France rien ne va plus ?