De tout temps, les êtres humains ont cherché des remèdes à ce mal si particulier qui frappe les lendemains de fêtes trop arrosées: la gueule de bois. On raconte qu’en Mongolie extérieure, l’un des remèdes les plus répandus chez les gros buveurs était traditionnellement de consommer des yeux de brebis en saumure, ce qui est à peine plus déroutant que la solution des cow-boys du Far West, qui consistait à boire une infusion de crottes de lapin. Je sais aussi que mes ancêtres gallois luttaient contre la gueule de bois en mangeant du mou de porc rôti. Mais le remède le plus communément utilisé à travers le monde est sans doute celui qui voudrait que l’on soigne «le mal par le mal» en rebuvant de l’alcool un lendemain de cuite. En anglais, cette technique est désignée par une expression, «to pluck a hair of the dog that bit you» (soit «arracher un poil du chien qui vous a mordu»), qui trouverait son origine dans un poème écrit en Grèce au IVe siècle av. J.-C par un certain Antiphane.
Toutefois, certains avancent que ce serait surtout à un contemporain d’Antiphane, Hippocrate, éponyme du célèbre serment, que l’on devrait la popularisation de cette forme de traitement. En résumé: soigner le mal par le mal, mais ne pas nuire… Une association pour le moins osée, mais qui semble avoir séduit de tout temps ...